Tchad : le mouvement Wakit Tama annonce de nouvelles manifestations de protestation pour samedi


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Manifestations au Tchad
Manifestations au Tchad

Au Tchad, malgré la formation du gouvernement de transition qui compte des opposants, la coalition Wakit Tama continue de dénoncer le « coup d’État institutionnel ». Dans ce sens, une nouvelle marche de protestation est annoncée pour samedi.

Les morts dénombrés et les différentes arrestations enregistrées à l’occasion des mouvements de contestation à l’encontre du Conseil militaire de transition (CMT), organisées au Tchad, le mardi 27 avril 2021, n’ont pas réussi à décourager les leaders de la plateforme Wakit Tama, regroupant des organisations de la société civile ainsi que des partis politiques de l’opposition. Ce mardi, en effet, les responsables de Wakit Tama ont encore appelé leurs militants à descendre dans les rues à N’Djaména et dans tout le Tchad, le samedi 8 mai 2021, pour manifester, une fois de plus, leur désaveu du CMT et en même temps du gouvernement de transition présenté dimanche dernier.

Pour les responsables de Wakit Tama, ce gouvernement, qui compte pourtant des représentants de l’opposition, n’a aucune légitimité, étant donné que le CMT lui-même est illégal. Parlant de leurs camarades de lutte de l’opposition qui ont intégré l’équipe gouvernementale, les leaders de Wakit Tama font remarquer qu’« ils se sont exclus d’eux-mêmes de [leur] coalition ». Au nombre des partis de l’opposition représentés dans le gouvernement, il y a : le Mouvement national pour le changement du Tchad (MNCT) de Mahamat Ahmat Lazina qui prend la tête du ministère de l’Environnement, de la Pêche et du Développement durable ; l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) de Saleh Kebzabo, qui enlève le portefeuille de l’Élevage et des Productions animales confié Abdelkrim Awat Atteib, et le poste de Secrétaire générale adjointe du gouvernement attribué à Rachelle Oualmi Bairra ; le parti pour la liberté et le développement (PLD) qui arrache le portefeuille de la Justice qui est revenu à son secrétaire général, Mahamat Ahmat Alhabo.

Avec ces départs, la coalition Wakit Tama semble un peu fragilisée, mais tient à poursuivre la lutte pour obtenir un retour à l’ordre constitutionnel. Le pire est-il à craindre, samedi prochain, lorsqu’on connaît la position du CMT sur ce genre de manifestations ? La répression sanglante des mouvements du 27 avril dernier est encore fraîche dans les esprits. Les organisateurs ont dressé un bilan de quinze morts alors que les autorités en ont dénombré six. Au total, plus de 700 arrestations ont été enregistrées à l’occasion de ces manifestations.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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