Si Alpha Condé et Alassane Dramane Ouattara « ADO » briguent tous les deux un troisième mandat respectivement à la tête de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, Idriss Déby Itno, 68 ans, s’apprête à réaliser le double à la tête du Tchad. En maréchal-président autoritaire ou en politicien astucieux, il a écarté un à un ses plus farouches rivaux à la Présidentielle et se prépare à une victoire sans coup férir le 11 avril prochain, pour un 6ème mandat après 30 années au pouvoir.
La prochaine élection présidentielle au Tchad est prévue le 11 avril, soit dans une dizaine de jours et les différents candidats de l’opposition sont en pleine campagne, pour tenter de mettre fin au régime Idriss Déby Itno, qui veut briguer un 6ème mandat, après 30 années à la tête du pays. Mais, entre les interdictions et la violente répression des « marches pacifiques pour l’alternance », les arrestations, et l’invalidation de candidatures, le maréchal Idriss Déby Itno a écarté de la course ses plus sérieux opposants.
Le régime du Président sortant, Idriss Déby, a ouvert une voie royale à son chef vers un « KO au 1er tour », comme le scandent ses partisans. En effet, le 11 avril, seulement 6 candidats, sur les 16 qui avaient déposé leurs candidatures, seront en lice contre Idriss Déby. Il s’agit de Félix Nialbé Romadoungar (URD), Brice Mbaimon (MPTR), Albert Pahimi Padacké (RND), Lydie Beassemda (PDI), Théophile Yombombé (RNDT) ou encore Baltazar Alladoum (ASTRE).
La Cour suprême a invalidé 7 candidatures, puis 3 autres prétendants, dont le rival « historique » Saleh Kebzabo. Ils ont annoncé leur retrait pour protester contre les violences visant l’opposition, notamment après un raid meurtrier mené par la police et l’armée, le 28 février, au domicile d’un autre sérieux candidat, Yaya Dillo Djerou, présentement en cavale. Malgré tout, la Cour a maintenu leurs noms sur les bulletins de vote, annonçant 10 candidats.
Au vu des faits gravissimes dans le pays, Amnesty international dénonce des « restrictions disproportionnées du droit à la liberté de réunion pacifique » et des « arrestations arbitraires » au Tchad. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a « déploré le recours à la force » dans le processus électoral en cours au Tchad où règne une situation des plus alarmantes, sous le regard pour ne pas dire la complicité de la communauté internationale.