
Le journaliste tchadien Olivier Monodji, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays et correspondant de RFI, a été auditionné le 24 mars par un juge d’instruction à Ndjamena.
Inculpé notamment pour intelligence avec une puissance étrangère, son cas suscite une mobilisation croissante parmi les défenseurs de la liberté de la presse au Tchad.
Une audition sous pression judiciaire
Détenu depuis le 5 mars 2025, Olivier Monodji a été interrogé durant plusieurs heures par le juge d’instruction chargé de son dossier. L’audience, qui s’est déroulée au tribunal de Ndjamena, a porté sur les accusations portées à son encontre, notamment des faits présumés d’atteinte à la sécurité de l’État et d’intelligence avec une puissance étrangère. Son avocat, Maître Alain Ndilyam, s’est voulu rassurant à l’issue de l’audition, affirmant que son client avait répondu avec clarté aux questions du juge.
Arrêté le 5 mars alors qu’il se trouvait dans les locaux du journal Le Pays, Monodji a d’abord été placé en garde à vue à la Coordination de la police judiciaire avant d’être transféré à la maison d’arrêt de Klessoum. Son dossier inclut trois autres détenus accusés de faits similaires, qui seront prochainement entendus par la justice tchadienne.
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Une mobilisation grandissante pour sa libération
Au sortir de l’audition, Olivier Monodji a retrouvé ses avocats, dont Allahta Amos et Ndilyam Mouadjimtog, avant d’être reconduit à la maison d’arrêt de Klessoum. Cette affaire a suscité une vive réaction au sein des organisations de presse et des défenseurs des droits humains. Le président de l’Union des journalistes tchadiens, Abbas Mahamoud Tahir, a exprimé le souhait que Monodji puisse comparaître librement et que la justice suive son cours en toute transparence.
L’affaire Olivier Monodji met en lumière la situation précaire des journalistes au Tchad, souvent exposés à des pressions judiciaires et politiques. La communauté journalistique tchadienne et internationale reste mobilisée pour exiger un traitement équitable et conforme aux principes de la liberté d’expression. Le sort de Monodji et de ses coaccusés demeure incertain, en attendant les décisions futures de la justice tchadienne.