Tchad : la manifestation de Wakit Tama dispersée par la police


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Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tama
Me Max Loalngar, coordinateur de Wakit Tama

La manifestation du mouvement Wakit Tama prévue pour ce samedi à N’Djaména et dans d’autres localités du Tchad n’aura pas lieu. Très tôt, les manifestants ont été dispersés par la police.

Prévue pour ce samedi 8 mai 2021 à N’Djaména et dans le reste du Tchad, la marche pacifique du mouvement Wakit Tama, une coalition d’organisations de la société civile et de partis politiques de l’opposition, n’aura pas lieu. En effet, alors que les manifestants s’étaient très tôt réunis à l’espace Festafrica à Moursal, dans le 6ème arrondissement de N’Djamena, la police a investi les lieux pour les disperser. Leur position « mains en l’air » certainement choisie à dessein pour montrer le caractère pacifique de leur marche, n’aura pas suffi pour convaincre les forces de l’ordre qui ont tenu à faire respecter le communiqué publié, la veille, par le ministre tchadien de la Sécurité publique.

Ce vendredi, le ministre de la Sécurité publique, Souleymane Abakar Adoum, a publié un communiqué dans lequel il interdisait la manifestation. « La marche dite pacifique de la coordination des actions citoyennes Wakit Tama, (…) n’ayant pas eu une autorisation préalable (…) est strictement interdite sur l’ensemble du territoire national », peut-on lire dans ledit communiqué.

Cette décision du ministre de la Sécurité publique est justifiée par son collègue porte-parole du gouvernement, Abdramane Koulamallah, pour qui, la manifestation ne saurait être autorisée puisque ses organisateurs « ne donnent pas de détails sur leur itinéraire ».
« On a voulu autoriser mais, eux, ils se sont radicalisés. Ils veulent l’affrontement avec nous. S’ils veulent l’affrontement, ils l’auront », a poursuivi le porte-parole du gouvernement.

Pour Max Loalngar, le premier responsable de la plateforme Wakit Tama, cette interdiction est inadmissible : « Ils n’ont aucun droit de nous bloquer ou de nous dire de passer par ici ou par-là », a-t-il protesté, avant de conclure : « Nous exercerons nos droits ».

Face aux dispositions prises par la police, ce samedi matin, les responsables de Wakit Tama ont invité les manifestants à se replier sur leurs quartiers respectifs pour protester.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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