Tchad : la France avait-elle lâché Déby ?


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Macron et Déby
Macron et Déby

La mort du Président tchadien, Idriss Déby, continue de faire des vagues, avec son lot de révélations qui jaillissent des différentes versions. La dernière sortie du journal Jeune Afrique, qui fait le « récit détaillé de l’ultime bataille du maréchal », laisse croire que la France a lâché son allié de longue date, Idriss Déby Itno, un président de la République tué sur le champ de bataille, tel un soldat lambda.

Au cours de son récit, le journal indique : « le convoi présidentiel fonce alors vers la zone de Mao où l’attend son armée qui a établi son camp, à quelques dizaines de kilomètres de la ville. Dans la nuit, le Président fait une halte pour faire le point avec certains hauts gradés du front. Idriss Déby Itno écoute les dernières informations et reprend la route puis au petit matin arrive sur le théâtre des opérations dans les environs de Nokou, à quarante kilomètres au Nord-est de Mao ».

« L’armée tchadienne semble prendre progressivement le dessus, bien aidée par les renseignements français, qui décryptent les stratégies du FACT depuis le ciel. Une colonne de rebelles a été mise en déroute par des troupes menées par Mahamt Idriss Déby, mais une autre réussit à les contourner. Ces rebelles tiennent tant bien que mal. Au pied du mur, ils tentent un dernier coup de force. Les combats s’intensifient faisant craindre un renversement du rapport de forces », poursuit Jeune Afrique.

Le journal va plus loin et détaille : « dans l’après-midi Idriss Déby Itno décide une nouvelle fois de tenter de faire pencher la balance. Comme il l’a déjà fait par le passé au grand dam de certains de ses généraux, il monte dans un véhicule et ordonne son conducteur de l’emmener sur le front. Sa garde rapprochée lui emboîte le pas autant pour le protéger que pour combattre les rebelles. La colonne du Président rencontre celle des rescapés du FACT. Idriss Déby Itno est blessé dans la manœuvre d’une balle dans la poitrine qui aurait touché le rein. Il est évacué aussitôt vers l’arrière tandis que les troupes menées par Mahamat Idriss Déby, poursuivent l’offensive. L’avancée de rebelles est brisée ».

Aujourd’hui, plusieurs questions restent ambiguës autour de cette mort du dirigeant. Quelles informations avaient été fournies à Idriss Déby par les renseignements français pour qu’il soit assuré de pouvoir poursuivre son offensive sans être inquiété ? Comment cet autre groupe de rebelles (des rescapés du FACT) a-t-il « réussi à contourner les troupes dirigées par Mahamat Idriss Déby », sans que le renseignement français ne s’en aperçoive ? Au point de pouvoir livrer des combats face au président de la République ? Visiblement, Déby, qui abandonné sa « Toyota blindée », est allé au front, sans même un gilet pare-balle.

Idriss Déby, le tout puissant Président du Tchad, patron du G5 Sahel, avec à ses côtés la force Barkhane, ce fameux dispositif français de lutte contre le terrorisme au Sahel, a combattu des rebelles, pendant une dizaine de jours, sans que la flotte aérienne française ne règle cette affaire. Cette armée française présente dans le Sahel, qui a réussi à démanteler au Mali un groupe de terroristes dont elle a été la seule à l’identifier comme un rassemblement de djihadiste, a-t-elle pu rater le rendez-vous du Tchad.

Oui, c’est un rendez-vous, puisque les rebelles étaient localisés, à 300 km de la capitale. Leur itinéraire su, à travers le dispositif des services de renseignement français « qui décryptent les stratégies du FACT depuis le ciel », comme l’a si bien relaté Jeune Afrique. Bien évidemment, Idriss Déby n’a pas reçu la bonne information que les rebelles étaient sur sa route. Se posent désormais la question de savoir si le renseignement français est fiable. Si oui, elle aurait permis de bien localiser la position des FACT qui ont « réussi à contourner les troupes dirigées par Mahamat Idriss Déby ».

Dans tous les cas, un Président vient de tomber sous les balles de rebelles. Un grand allié de la France vient de succomber à ses blessures, tué par l’ennemi. Des forces irrégulières. Et l’Hexagone s’est fendu d’un communiqué, non pas pour promettre la lumière sur la mort de leur grand allié et prévoir des poursuites et des sanctions exemplaires, mais pour dire sa peine après la mort d’Idriss Deby Itno. La France a déjà tourné la page de Déby Idriss, puisque le Président Emmanuel Macron a souhaité une « transition pacifique », exprimant son « ferme attachement à la stabilité et à l’intégrité territoriale du Tchad ».

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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