Tchad : l’amnistie accordée à Mahamat Zen Bada


Lecture 2 min.
Drapeau du Tchad
Drapeau du Tchad

Le Tchad accorde une amnistie à Mahamat Zen Bada, figure politique controversée et secrétaire général du MPS. Une décision qui ravive les débats sur l’intégrité en politique et pourrait redessiner l’échiquier électoral du pays.

Au Tchad, un rebondissement politique vient de relancer le débat sur l’intégrité et l’influence dans les sphères du pouvoir. Ce 13 janvier, le gouvernement a accordé une amnistie à Mahamat Zen Bada, secrétaire général actuel du Mouvement patriotique du Salut (MPS) et ancien maire de N’Djamena. Cette décision suscite des interrogations et des spéculations quant à l’avenir de cet homme politique controversé.

Une condamnation passée, un futur électif débloqué

En 2012, Mahamat Zen Bada avait été condamné à cinq ans de prison ferme pour faux, usage de faux et détournement de fonds publics. Bien qu’il ait obtenu d’une grâce présidentielle en 2015, cette dernière n’effaçait pas les traces de son casier judiciaire. Ce point crucial avait conduit à son exclusion des élections législatives du 29 décembre 2024. Cependant, grâce à l’amnistie récemment accordée, toutes les barrières légales à ses ambitions politiques semblent désormais levées.

Si cette amnistie ouvre effectivement la voie à son retour en politique, elle n’est pas encore irréversible. Il revient à l’Assemblée nationale de ratifiant ou non à l’ordonnance émise par le gouvernement. Une décision qui pourrait redessiner le paysage politique tchadien, mais qui soulève également des questions sur l’indépendance et la transparence du processus législatif.

Un siège au Sénat en ligne de mire ?

Les observateurs politiques spéculent déjà sur la prochaine étape de Mahamat Zen Bada. La Constitution tchadienne autorise le président de la République à nommer un tiers des 69 sénateurs. Cette disposition pourrait offrir à l’ex-maire de N’Djamena une entrée directe dans cette chambre, renforçant ainsi sa position sur l’échiquier politique.

Cette décision gouvernementale est perçue par certains comme un coup de pouce stratégique pour consolider le pouvoir du MPS, le parti au pouvoir. Cependant, elle soulève également des critiques sur l’implication des élites politiques dans les affaires judiciaires. Les opposants dénoncent un précédent dangereux, qui pourrait affaiblir la lutte contre la corruption au Tchad.

Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News