Le rapport publié mardi par une Conférence Nationale propose de permettre au président du Tchad de rester au pouvoir jusqu’en 2033 et de se voir accorder de plus grands pouvoirs. L’opposition dénonce la mise en place d’un système monarchique.
Pendant deux semaines une conférence nationale, boycotté par l’opposition, s’est tenue au Tchad en présence d’environ 800 politiciens, chefs d’entreprise et chefs traditionnels. Son rapport publié mardi, recommande de supprimer le poste de Premier ministre et de créer un système entièrement présidentiel.
Le rapport propose aussi de rétablir des limites au mandat présidentiel, qui avaient été abandonnées par un référendum en 2005, mais en organisant la possibilité pour le président Idriss Deby, qui est arrivé au pouvoir dans la rébellion en 1990, de rester en place jusqu’à 2033.
Le rapport recommande, en effet, la mise en place de mandats présidentiels de six ans plutôt que de cinq ans, limités à un maximum de deux mandats, à compter de la prochaine élection présidentielle en 2021. Cela signifierait que Deby pourrait rester au pouvoir jusqu’en 2033, date à laquelle il aura 81 ans.
Idriss Deby s’était engagé avant les élections de 2016 à rétablir une limitation des mandats, et les propositions de la conférence qui seront examinées dans le cours de l’année par le parlement lui permettraient de respecter sa parole tout en se maintenant au pouvoir…
Le Tchad fait face à des grèves et à des manifestations de protestation ces derniers mois en raison des difficultés économiques liées à la baisse du prix du pétrole, principale ressource à l’exportation du pays. Pour autant, le Tchad d’Idriss Deby reste un allié essentiel des pays occidentaux dans la lutte contre les militants islamistes en Afrique de l’Ouest et du Centre.