Les autorités françaises ont ouvert une enquête préliminaire contre Mahamat Idriss Déby Itno, le président du Tchad. Suite à une révélation de Mediapart en décembre 2023, elles ont commencé à examiner plus de 900 000 euros dépensés en vêtements de luxe à Paris. Ces achats ont été financés par des versements d’une société tchadienne via une banque locale.
Hier, mardi 2 juillet, une source proche du dossier a confirmé ces informations à RFI.
Des achats luxueux et leurs implications
Mahamat Idriss Déby a réalisé des achats somptueux, y compris 57 costumes, 100 chemises et neuf sahariennes, tous acquis chez un célèbre tailleur parisien. Chaque article coûtait entre 9 000 et 13 000 euros. Le premier virement suspect remonte à décembre 2021, et le second à mai 2023.
En réponse à ces dépenses extravagantes, le Parquet National Financier (PNF) a lancé une enquête pour détournement de fonds publics et recel. Les investigations pourraient également s’étendre au patrimoine immobilier de la famille Déby en France. Cette affaire survient dans un contexte où Mahamat Idriss Déby fait face à des critiques pour sa gestion autoritaire du Tchad, un pays riche en pétrole mais qui reste l’un des plus pauvres du monde.
Défense et Déni
Dans sa récente autobiographie, Déby a abordé cette affaire, la décrivant comme une « manipulation politique ». Il pointe du doigt Abakar Manany, un ex-conseiller tombé en disgrâce, comme l’instigateur de l’affaire. Déby soutient également qu’il préfère les habits traditionnels aux costumes et récuse toute prédilection pour ces derniers.
Cette affaire soulève des inquiétudes concernant la gouvernance et l’intégrité de Déby. Elle met en lumière les défis du Tchad, notamment la répression des oppositions et une crise humanitaire persistante.