Les rebelles du Tibesti opposent une fin de non recevoir aux offres de conciliation d’Idriss Déby.
La guerre du Tibesti se poursuit, avec l’échec des négociations sur l’initiative du président Idriss Deby, et un sérieux accrochage à la mi-février, entre rebelles du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) et soldats de l’armée régulière. Ces combats survenus près de la ville d’Oumou, ont éclaté la veille d’une invitation du chef de l’État à son ancien ministre de la défense, Youssouf Togoïmi, chef du MDJT, à cesser la lutte armée et « créer son propre parti politique ».
« Nous avons tendu la main à M. Togoïmi, non pas parce qu’il est capable de remettre en question les institutions républicaines (…) mais simplement pour éviter que le sang coule », a déclaré Idriss Déby sur les ondes de Radio France Internationale (RFI). Une proposition immédiatement déclinée par les insurgés qui harcèlent les troupes tchadiennes dans cette région quasi désertique du nord du pays, depuis octobre1998.
Le MDJT affirme avoir été attaqué par surprise. Selon un communiqué contradictoire du ministère tchadien de la Défense, l’initiative de l’attaque revient aux rebelles que les forces loyalistes auraient « repoussé vivement ». Au-delà de la simple guerre des communiqués, il semble bien que le président qui a expulsé les services français de la DGSE au cours de l’été 1998 et se tourne vers la Libye, se retrouve de plus en plus isolé. Youssouf Togoïmi bénéficie du soutien des ennemis d’hier, les partisans d’Issène Habré et de Goukouni Weddeye.