Au Tchad, dix membres du groupe nigérian Boko Haram, arrêtés après le double attentat-suicide à N’Djamena en juin dernier, sont jugés ce mercredi devant la Cour criminelle de la capitale tchadienne.
C’est une grande première au Tchad. Le pays organise depuis ce mercredi le procès de dix membres présumés du groupe terroriste Boko Haram, soupçonnés d’être les auteurs de l’attentat-suicide perpétré en juin dernier à N’Djamena, la capitale du pays. Il s’agira du premier procès impliquant des membres de Boko Haram au Tchad.
A l’ouverture de ce procès historique, le procureur de la Cour d’appel de N’Djamena Bruno Mahouli Louapambe a déclaré que « cette session criminelle spéciale est destinée à juger les auteurs et complices des attentats terroristes commis par la secte Boko Haram dans notre capitale ». Les dix personnes sont accusées d’association de malfaiteurs, assassinat, destruction volontaire à l’aide de substances explosives, faux et usages de faux ainsi que détention et consommation de substances psychotropes.
Parmi les dix accusés figurent Mahamat Mustapha, plus connu sous le nom de Bana Fanaye. Selon les autorités, il serait le cerveau des attaques de juin dernier à N’Djamena. Bana Fanaye est accusé par le procureur de la République, Alghassim Kassim, « d’être le coordinateur d’un réseau de trafic d’armes et de munitions entre le Nigeria, le Cameroun et le Tchad. Il est responsable également de la logistique, notamment d’achat d’armes, de matériels, du recrutement et de la gestion des hommes de la secte Boko Haram ».
Depuis ces attaques, le Tchad est sur le qui-vive craignant de nouveaux attentats. Le Parlement a adopté en juillet dernier, après qu’un kamikaze se soit fait exploser dans un marché de la capitale, provoquant la mort de 15 personnes, le projet de loi antiterroriste qui réintroduit la peine capitale pour les personnes accusées de terrorisme.
Le Tchad lutte aux côtés du Nigeria, du Cameroun et du Niger contre Boko Haram. Le pays est engagé dans une opération militaire régionale visant à venir à bout du groupe terroriste. Cette opération a permis d’affaiblir Boko Haram qui continue malgré tout de commettre des attaques.
Le 15 juin dernier, au moins 23 personnes sont mortes et 101 autres blessées dans un double attentat suicide au cœur de la capitale tchadienne, N’Djamena. La première attaque a eu lieu aux alentours de 10h au commissariat central de N’Djamena. La seconde s’est produite à l’école de police de la capitale tchadienne.
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