Tchad : Daoussa Idriss Déby, le nouveau bras droit du président


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Mahamat Idriss Déby Itno
Mahamat Idriss Déby Itno

Daoussa Idriss Déby a été nommé par décret comme le nouveau bras droit du président tchadien.

Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a procédé à une importante réorganisation de son cabinet en nommant son frère, Daoussa Idriss Déby Itno, au poste de Ministre Secrétaire particulier de la présidence. Ce changement, officialisé par un décret publié le 19 mars, suscite des interrogations sur la concentration du pouvoir au sein de la famille présidentielle.

Un remaniement sous fond de fidélité familiale

Cette nomination acte le départ d’Ahmed Kogri, écarté sans nouvelle affectation après seulement quelques mois en poste. Considéré comme proche de la France, il aurait pâti d’un manque d’adéquation avec les orientations actuelles du pouvoir tchadien.

Daoussa Idriss Déby Itno, décrit comme un homme discret et efficace, était déjà adjoint d’Ahmed Kogri et avait pris en charge plusieurs dossiers sensibles. Sa promotion au rang de ministre et sa nouvelle fonction de Secrétaire particulier renforcent son influence au sein de l’appareil présidentiel, tout en consolidant l’empreinte familiale sur la gouvernance du pays.

Une ascension rapide pour un proche du président

Âgé d’une trentaine d’années, Daoussa Idriss Déby Itno n’est pas un novice dans l’administration tchadienne. Sa carrière a été marquée par plusieurs promotions stratégiques, notamment son accession au grade de général au début du règne de son frère Mahamat Idriss Déby.

Désormais en charge du secrétariat particulier de la présidence, il devient un interlocuteur incontournable pour quiconque souhaite accéder au chef de l’État. Cette nomination illustre la volonté du président de s’entourer de fidèles, en particulier de membres de sa famille, pour assurer la stabilité et la continuité de son pouvoir.

Une gouvernance de plus en plus dynastique ?

La décision de Mahamat Idriss Déby de placer son frère à un poste aussi stratégique alimente les critiques sur la nature de son régime. Selon certains observateurs, cette nomination s’inscrit dans une logique de renforcement du réseau familial au sommet de l’État. Aux côtés de Daoussa Idriss Déby Itno, deux autres figures influentes gravitent autour du président : Ismaël Souleymane Lony, directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité de l’État, et Abdelkerim Idriss Déby, conseiller aux Affaires africaines et internationales.

Pour l’opposition, cette concentration du pouvoir au sein du cercle familial n’est pas une surprise. Avocksouma Djona Atchénémou, président du Parti Les Démocrates, dénonce une gouvernance qui s’inscrit dans la continuité du système dynastique en place depuis plus de trois décennies. Il rappelle que sous Idriss Déby père, la préférence était déjà donnée aux membres de la famille pour occuper les postes clés.

Cette nomination conforte donc l’idée d’une présidence tchadienne où les alliances familiales jouent un rôle central dans la gestion du pouvoir. Reste à voir si cette stratégie garantira la stabilité politique du pays ou renforcera les tensions avec une opposition de plus en plus critique envers ce mode de gouvernance.

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