Tchad : calme précaire avant le déploiement de l’Eufor


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Le calme semble revenu au Tchad après la déroute des rebelles qui avaient tenté, il y a une semaine, de prendre la capitale. Alors que le déploiement de la force européenne devrait recommencer dans les prochains jours, les insurgés semblent n’avoir pas dit leur dernier mot.

La situation au Tchad se normalise. Depuis que les rebelles ont été boutés il y a une semaine hors de N’Djamena, peut-être avec l’aide de la France, la vie reprend peu à peu son cours dans le pays. Pour preuve, les autorités ont allégé le couvre-feu et la circulation a été facilitée aux abords de l’imposant palais présidentiel. Palais qui reste tout de même sous la garde très rapprochée d’éléments de l’Armée nationale tchadienne. Autre signe d’accalmie, Air France entend reprendre ses vols vers Paris mardi à raison de quatre dessertes par semaine, a expliqué à l’AFP Jean-Paul Forin, directeur de la compagnie aérienne française.

Sur le plan militaire, le déploiement dans l’Est du Tchad et le Nord de la Centrafrique de la Force européenne Eufor – interrompu début février à cause de l’offensive rebelle – devrait reprendre dans les jours à venir. Selon la BBC, l’envoi des 3 700 soldats, dont 2 100 français, pourrait accuser en tout un retard de quatre semaines. Ils auront pour mission de protéger les réfugiés de la province en guerre soudanaise du Darfour et les déplacés internes tchadiens et centrafricains.

La neutralité de l’Eufor remise en cause

Dans un communiqué transmis à l’AFP, les rebelles ont appelé ce lundi les pays européens à ne pas envoyer leurs militaires. « L’alliance de l’opposition armée ne croit plus à la neutralité d’une force composée essentiellement des éléments français et dont la direction opérationnelle est dirigée par la France », indique Abderaman Koulamallah, porte-parole des insurgés.

Accusant une nouvelle fois la France d’avoir pris part militairement aux combats des 2 et 3 février qui les ont opposés au gouvernement, il poursuit : « Les derniers événements à N’Djamena ont démontré sans équivoque que la France est partie prenante dans le conflit du Tchad. (…) Par ces actes belliqueux manifestes, la France a montré à la face du monde qu’elle n’est plus neutre dans ce conflit ».

Une importante colonne rebelle qui stationnait à Mongo, à 400 km à l’Est de N’Djamena, serait actuellement en route vers le Sud du pays. L’armée loyaliste suivrait leurs mouvements, lents mais organisés, grâce aux renseignements délivrés par les Français déployés au Tchad dans le cadre de l’opération Epervier. Elle attendrait le moment opportun pour les attaquer.

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