Après la publication d’un rapport dénonçant les violations des droits des réfugiés burundais vivant en Tanzanie, la coalition des défenseurs de droits de réfugiés burundais vivant dans des camps (CBDH/ VICAR) hausse le ton et salue l’intérêt que la communauté internationale porte sur cette épineuse question.
Dans une déclaration publiée le week-end dernier, cette organisation fait une révélation sur les graves abus des droits de l’Homme dont les réfugiés sont victimes, dans les camps de Nduta, Mtendeli et Nyarugusu. « La CBDH/ VICAR a déjà identifié 50 cas avérés et selon les informations qui nous parviennent au moins 170 réfugiés auraient disparus depuis 2015 dans les camps de réfugiés par la police tanzanienne en collaboration avec les agents de services de renseignement burundais qui vivent dans les différents camps de réfugiés en Tanzanie », peut-on lire dans ce document.
Contacté par nos confrères de SOS Médias, Léopold Sharangabo, vice-président de cette coalition ajoute que « la Tanzanie maltraite les réfugiés depuis 2018. Il y a eu des morts, des disparitions forcées, des arrestations arbitraires et des déportations, car l’on compte déjà, cette année, plus 8 réfugiés qui sont emprisonnés au Burundi. Cela en violation de plusieurs conventions et traités internationaux de l’ONU et de l’UA qui protègent les réfugiés que ce pays a ratifiés », a-t-il dit.
Un appel à l’ouverture d’une procédure judiciaire
Ainsi, cette structure regrette de voir que « ni le gouvernement tanzanien, ni celui du Burundi n’a réagi officiellement sur ces graves violations des droits de réfugiés en Tanzanie ». Une situation qui, selon elle, laisse croire que les pressions que les réfugiés subissent sont loin d’atteindre leur épilogue.
Face à la persistance de ces abus des droits des réfugiés burundais, cette coalition demande d’une part, à la Commission Africaine des droits de l’Homme et des peuples « de traduire la Tanzanie devant les instances judiciaires au niveau continental » et d’autre part au Haut-commissariat des Nations unies « d’ouvrir des enquêtes sur ces graves violations des droits de réfugiés », renchérit le document.
La semaine dernière la Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples a rendu public un rapport accablant sur les violations des droits des réfugiés Burundais en Tanzanie. Ce rapport a été soutenu par le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) qui a chargé à son tour le gouvernement Tanzanien.