Tanzanie : les réfugiés burundais face à la pression du régime Magufuli


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Le Président de la Tanzanie, John Magufuli
Le Président de la Tanzanie, John Magufuli

La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples dénonce la pression qu’exerce le gouvernement tanzanien sur les réfugiés burundais, vivant sur son sol. Dans un communiqué de presse publié le 16 décembre, cette organisation indique que ces réfugiés font face à plusieurs abus des droits de l’Homme visant à les contraindre au retour forcé dans leur pays d’origine.

Intimidations, disparition, menace d’expulsion, difficile accès à l’éducation… Ce sont entre autres, les défis auxquels font face les réfugiés burundais vivant dans les régions de Nduta, Mtendeli et Nyarugusu, en Tanzanie. Dans un communiqué de presse, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples se dit préoccupée par la vie que mènent ces réfugiés et appelle le gouvernement tanzanien au respect de leurs droits fondamentaux.

« Au cours des mois précédents, de nombreux rapports faisant état de manœuvres d’intimidation à l’endroit des réfugiés burundais afin de les pousser à quitter le pays nous sont parvenus. D’autres rapports font état de menaces d’expulsions par le gouvernement tanzanien, la fermeture et la destruction des marchés dans les camps, ainsi que l’accès aux différents services et la liberté de circuler. Il y aurait également des cas de disparations forcées, dans certains camps de réfugiés burundais », peut-on lire dans ce communiqué de presse.

A en croire ce document, par ces atteintes à l’intégrité de ces réfugiés, le gouvernement tanzanien viole leurs droits fondamentaux, tels que l’accès au droit d’asile et le principe de non refoulement. A cette occasion, la Commissaire Maya Sahli-Fadel « demande aux autorités tanzaniennes de mettre un terme à toutes manœuvres d’intimidations visant à cet objectif ».

Un appel à la coopération

Elle demande également à Dar es Salaam « de coopérer pleinement avec le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies en ce qui concerne la prise en charge des réfugiés burundais ainsi que leur retour volontaire conformément aux dispositions des articles 5 (1) qui disposent que le caractère essentiellement volontaire du rapatriement doit être respecté dans tous les cas et aucun réfugié ne peut être rapatrié contre son gré ».

Pour rappel, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples publie son communiqué de presse alors que le régime Magufuli a suspendu l’examen d’Etat dans les camps des réfugiés burundais en Tanzanie pour l’année 2021. Selon les services des réfugiés au ministère tanzanien de l’Intérieur, cette mesure fait suite à la pandémie du Coronavirus.« Préparez-vous pour aller passer ces épreuves chez vous. L’année prochaine, la Tanzanie ne supervisera pas ces tests ici. C’est mieux que vous le sachiez en avance pour bien se préparer en conséquence », avait déclaré Sudi Mwakabasi, Directeur de ces services. Des propos que certains observateurs de la région des Grands lacs avaient qualifiés de motif pour contraindre ces réfugiés au retour « forcé » dans leur pays.

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