Alors qu’il prévoyait d’organiser dans la journée de ce mercredi une manifestation pour réclamer la réforme de la Constitution, Freeman Mbowe, chef du Chadema, principal parti d’opposition en Tanzanie, a été arrêté par les forces de l’ordre, et conduit à une destination inconnue.
Freeman Mbowe, le chef du Chadema, principal parti d’opposition en Tanzanie, a été arrêté dans la nuit de ce mercredi par la police. Alors qu’il rentrait à son hôtel, à Mwanza, aux environs de 2h 30 du matin, il a été interpellé avec dix de ses proches par « une armée d’officiers de police », selon les termes de son directeur de communication. En arrêtant le leader du Chadema, les autorités tanzaniennes ont étouffé dans l’oeuf la manifestation que l’opposant projetait d’organiser ce mercredi pour demander une réforme de la Constitution du pays, en dépit de l’interdiction des rassemblements. Pour la Présidente tanzanienne, Samia Suluhu, la révision de la Constitution n’est pas la priorité pour l’instant. L’urgence, c’est la relance de l’économie après la pandémie.
Du côté du Chadema, cette arrestation est vivement condamnée. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté la répression des droits des Tanzaniens. Ce sont des signes que la dictature qui existait sous le règne du Président John Magufuli se poursuit », ont affirmé les responsables du parti, tout en indiquant, par ailleurs, n’avoir aucune idée du lieu de détention de leur leader. Les dix autres personnes arrêtées au même moment que Freeman Mbowe, sont pour leur part, gardées au commissariat de Mwanza.
Quatre mois après son accession au pouvoir en succession à John Magufuli, la première femme Présidente de la Tanzanie fait donc l’objet des critiques les plus vives de la part de l’opposition.