Après la mise en service d’un tronçon de 400 km, la Tanzanie s’apprête à franchir une nouvelle étape dans la réalisation de son ambitieux projet de réseau ferroviaire à écartement standard (SGR). L’achèvement global du chantier est prévu pour 2026.
La Chine s’est engagée à cofinancer la construction du sixième tronçon du réseau SGR, long de 411 km, reliant Tabora à Kigoma, dans le Nord-Ouest du pays. Ce segment est capital, car il reliera la Tanzanie au Burundi. Il contribue ainsi à l’amélioration de l’interconnexion régionale. Mwigulu Nchemba, ministre tanzanien des Finances, a confirmé cette coopération sino-tanzanienne.
Cette annonce intervient alors que les autorités tanzaniennes, à la fin de 2023, cherchaient activement des partenaires financiers pour poursuivre les travaux des autres sections du réseau. Le développement de la ligne Tabora-Kigoma, dont le coût est estimé à 2,2 milliards USD, a été confié en décembre 2022 à la China Civil Engineering Construction Corporation.
Extension du réseau ferroviaire à environ 2 561 km
Le projet SGR, dans sa phase initiale, vise la construction de 1 219 km de voies modernes pour remplacer les infrastructures à écartement métrique héritées de la période coloniale. La phase suivante prévoit l’extension du réseau à environ 2 561 km. Elle relie ainsi la Tanzanie à des pays voisins enclavés comme le Rwanda, la Zambie, la République Démocratique du Congo (RDC), le Burundi et l’Ouganda, qui dépendent du port de Dar es-Salaam pour leurs échanges commerciaux.
Au-delà de l’interconnexion régionale, ce corridor ferroviaire renforcera l’exploitation du potentiel minier du Burundi. Ce dernier possède l’un des plus grands gisements de nickel au monde dans les mines de Musongati, en plus de ressources stratégiques comme le lithium et le cobalt. Ce projet ferroviaire facilitera également les échanges commerciaux avec la RDC.
Un temps de trajet sera également
Selon la Présidente tanzanienne, Samia Suluhu, le chemin de fer permettra de réduire considérablement les coûts de transport des marchandises entre le port de Dar es-Salaam et la RDC, les faisant passer de 6 000 USD à 4 000 USD par tonne. Le temps de trajet sera également réduit, passant de 30 jours par camion à seulement 30 heures d’ici 2027, améliorant ainsi la compétitivité de la Tanzanie dans la région.