En Tanzanie, où la musique est une quasi-religion, plusieurs artistes-musiciens de renom ou anonymes ont spécialement écrit une chanson, ou publié des contenus pour un candidat à la Présidentielle ou aux Législatives prévues, ce 28 octobre. Une opération qui rapproche les candidats à leurs potentiels électeurs.
Propulsées par les réseaux sociaux et les programmes radiotélévisés, les chansons de campagne électorale n’ont rien à envier aux affiches, calicots et banderoles qui envahissent les rues de la Tanzanie pour les élections présidentielles et législatives de ce 28 octobre. D’autant que « le Bongo flava », un genre musical, fait office de religion dans ce pays de la partie Est du continent africain. Dans ce contexte, les chansons revenant sur les projets de société de différents candidats pourraient bien se révéler plus efficace que les panneaux et affiches dans les rues.
A la recherche d’un public aussi large que varié
En effet, comme nombreux Etats d’Afrique, la Tanzanie a une population jeune, dont la majorité est fasciné par les réseaux sociaux. Et les candidats le savent bien. John Magufuli, Tundu Lissu et d’autres candidats à la Présidentielle s’appuient sur les artistes musiciens et les médias tendances pour atteindre leurs potentiels électeurs.
Si le Chama Cha Mapinduzi (CCM) du Président sortant mobilise son électorat à travers les artistes comme Mr Blue, Diamond Platnumz, Ali Kiba, Young Killer Msodoki, des artistes très influents en Tanzanie ; le Chama cha Demokrasia na Maendeleo (CHADEMA), parti cher à Tundu Lissu, le principal challenger du Président sortant, s’appuie sur la popularité du célèbre Professor Jay et d’autres jeunes artistes peu connus du public. Des sources sur place rapportent que les médias ne sont pas en reste pendant cette période de campagne électorale. L’opposition et la majorité présidentielle misent sur les médias comme le Groupe Wasafi de Diamond Platnumz, Vibe Fm et d’autres chaines tendances pour faire l’apologie des programmes de leurs candidats à longueur des journées.
La musique de campagne électorale, une affaire rentable ?
Pendant cette période pré-électorale, les électeurs ne peuvent se contenter que du message véhiculé par la musique, alors que les artistes et les médias, qui les diffusent, tirent profit de cette campagne électorale. Si le cachet demeure un secret professionnel, des sources sur place notent que « les artistes ayant une grande audience ont signé des contrats avec les partis politiques alors que ceux n’ayant pas une grande audience (Underground) en profitent pour booster leur popularité », a déclaré le Bloggeur Abdoul Kabwe.
Le moins que l’on puisse dire est que dans ce pays où l’accès à l’information et à la connexion internet ne pose pas problème, la majorité, tout comme l’opposition, associe les médias dans leurs campagnes. « Les candidats profitent de l’audience variée des médias pour passer leur messages. Les partis politiques utilisent leurs porte-paroles, ou leurs chargés de communication pour approcher les médias et les artistes », ajoute-t-il.
En attendant la tenue du scrutin, le 28 octobre, au-delà des musiques enregistrées, les artistes diffusent des sonorités et partagent les affiches contenant les noms et les contacts de leurs candidats sur les réseaux sociaux. Profitant de leurs milliers d’abonnés, Diamond Platnumz, Ali Kiba ou encore Professor Jay, sont parmi ceux qui s’illustrent dans cette pratique.