En Tanzanie, le leader du Chadema, principal parti d’opposition, est maintenu en prison. C’est la décision prise par le juge qui estime qu’il existe beaucoup d’éléments de preuve contre Freeman Mbowe et ses trois co-accusés.
Financement du terrorisme et complot terroriste, voilà les chefs d’accusation retenus contre Freeman Mbowe, le chef du Chadema, principal parti d’opposition en Tanzanie et trois autres suspects. Les accusés doivent poursuivre leur séjour carcéral jusqu’à la prochaine audience de leur procès prévue pour le 4 mars, conformément à la décision prise, vendredi, par le juge Joachim Tiganga. Pour le magistrat, il y a assez d’éléments à charge contre les accusés.
Cette décision passe très mal auprès de la défense et des partisans de Freeman Mbowe qui estiment, depuis le début, que le dossier était vide et que le procès avait plutôt des motivations politiques visant à museler l’opposition. « Aujourd’hui est un autre mauvais jour dans l’histoire de la justice tanzanienne », a lâché John Mnyika, secrétaire général du Chadema, ajoutant que son leader n’a rien à se reprocher.
« On a reçu le jugement avec une grande déception », se désole, pour sa part, Rose Jacob, responsable locale du Chadema pour la région côtière. « Aujourd’hui, on s’attendait à pouvoir partir avec le président de notre parti pour aller à notre siège pour les célébrations, mais malheureusement, la décision du juge était injuste », ajoute-t-elle.
« On n’abandonnera pas et on ne perdra pas espoir. Mbowe est notre président et il est comme un père pour notre parti. On veillera à ce que ses droits soient respectés. Ce n’est pas la fin et on va continuer à se battre jusqu’à ce que notre président soit libéré », soutient Yolanda Kaunya, une militante du Chadema.
C’est dans la nuit du mercredi 21 juillet 2021 que le chef de l’opposition a été arrêté par la police alors qu’il se rendait à son hôtel, à Mwanza. Le parti s’apprêtait à lancer une géante manifestation pour exiger une réforme constitutionnelle. Freeman Mbowe, qui est donc en train de passer sept mois en détention, a affirmé avoir été obligé d’enregistrer des déclarations sous la torture.