Reconduit à la tête de l’État tanzanien pour un nouveau mandat de cinq ans, à l’issue des dernières élections présidentielles, John Magufuli a reçu un certificat officiel confirmant sa victoire électorale, à Dodoma. Magufuli a été déclaré vainqueur, vendredi, avec 84% des voix, tandis que son parti, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), a remporté 97% des 264 sièges du Parlement.
Le Président tanzanien, John Magufuli, a annoncé qu’il n’avait pas l’intention de se représenter pour un troisième mandat, tout en félicitant une tenue des élections pacifiques : « Nous avons voté de manière pacifique, nous avons aussi vu la Tanzanie recevoir les résultats de manière pacifique, cela a prouvé au monde que les Tanzaniens sont mûrs en matière d’élections et de démocratie, mais nous avons aussi prouvé au monde que les Tanzaniens aiment la paix. Maintenant que l’élection est terminée, il est temps de se remettre au travail ».
En revanche, l’opposition tanzanienne n’est pas du même avis que le Président John Magufuli, puisqu’elle a appelé ses partisans à descendre dans la rue, dès ce lundi, pour protester contre cette victoire écrasante qu’elle qualifie de frauduleuse. Son principal opposant Tundu Lissu a demandé un nouveau scrutin. Mais le président de la Commission électorale, Semistocles Kaijage, a affirmé, dans l’annonce de vendredi soir, que tous les votes étaient légitimes.
Par ailleurs, les États-Unis ont déclaré que « les irrégularités et les marges de victoire écrasantes soulèvent de sérieux doutes sur la crédibilité des résultats annoncés ». Peu d’observateurs électoraux internationaux étaient présents, contrairement aux années précédentes. Le vote « a marqué le recul le plus significatif des références démocratiques de la Tanzanie », a déclaré le Tanzania Elections Watch, un groupe d’experts régionaux, dans une évaluation publiée vendredi. Il a noté un déploiement massif de militaires et de policiers dont la conduite a créé un « climat de peur ».
« Le processus électoral, jusqu’à présent, est bien en deçà des normes internationales acceptables » pour la tenue d’élections libres et équitables, a déclaré le groupe. L’opposition fait état d’irrégularités généralisées, notamment le vote double et la saisie des urnes par les forces de sécurité ou d’autres autorités. De son côté, le Président tanzanien, John Magufuli, a promis de travailler avec ses rivaux.