Le successeur de John Magufuli, Samia Suluhu Hassan, a prêté serment ce vendredi, devenant ainsi la première femme à présider aux destinées de la Tanzanie.
Comme le prévoit la Constitution tanzanienne, c’est à la vice-présidente, Samia Suluhu Hassan, qu’il revient de prendre la succession et d’achever le mandat du Président John Magufuli décédé mercredi dernier. La cérémonie de prestation de serment de la nouvelle Présidente a eu lieu ce vendredi à Dar es Salaam, capitale économique et plus importante ville de la Tanzanie.
« Moi, Samia Suluhu Hassan, promets d’être honnête et d’obéir et de protéger la Constitution tanzanienne », a déclaré la nouvelle Présidente qui fait son entrée sur la liste très restreinte des femmes chefs d’État en Afrique. Députée, ministre, elle s’est surtout bâtie une renommée sur l’échiquier politique tanzanien en devenant, en 2014, vice-présidente de l’Assemblée constituante, chargée de rédiger la nouvelle Constitution du pays. En juillet 2015, le candidat à la Présidence, John Magufuli, la désigne comme sa colistière pour le compte du parti Chama Cha Mapinduzi (CCM). Le duo remporte le scrutin, et Samia Suhulu Hassan devient ainsi la première femme vice-présidente de la Tanzanie.
À en croire certains de ses proches, Samia Suluhu passe pour un cadre compétent, capable d’assumer avec succès ses nouvelles fonctions. « J’ai observé de près son éthique de travail, sa prise de décision et son tempérament. Elle est un leader très compétent », a laissé entendre January Makamba, député, ayant travaillé à ses côtés au bureau de la vice-présidente.
Les questions qui se posent à présent sont de savoir si la nouvelle Présidente va marcher sur les traces de son prédécesseur. Va-t-elle continuer avec l’allure autoritaire de Magufuli ? Et quelle sera son attitude face à la pandémie de Covid-19 que Magufuli banalisait au plus haut point ? Samia Suluhu Hassan sait qu’elle est attendue sur ces questions fondamentales.
Mariée à Hafidh Ameir, un universitaire spécialisé dans l’agriculture, cette économiste de 61 ans, originaire de l’archipel semi-autonome de Zanzibar, est mère de quatre enfants dont l’une, Mwanu Hafidh Ameir, née en 1982, est membre de la Chambre des représentants de Zanzibar