La nouvelle du décès du Président tanzanien, John Magufuli, tombée mercredi soir, a suscité beaucoup de réactions. Tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Toutefois, il existe de troublantes coïncidences entre la mort du dirigeant tanzanien et la disparition de l’ex-chef d’Etat burundais, Pierre Nkurunziza.
Depuis mercredi soir, les Tanzaniens savent à quoi s’en tenir au sujet de leur Président réélu pour un second mandat, il y a moins de cinq mois. La nouvelle de la mort de John Magufuli, apparu pour la dernière fois en public le 27 février, est tombée comme un couperet hier soir, annoncée par la vice-présidente de la Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, en personne. Cette dernière prend alors la succession du Président défunt, devenant du coup la première femme à occuper le fauteuil présidentiel dans ce pays.
Pour les habitants de Dar es Salaam, principale ville et ancienne capitale de la Tanzanie, la nouvelle de la disparition de John Magufuli qui avait la réputation d’être le « Président des pauvres » est très mal tombée. « Je me sens triste, très triste et je souffre, car c’était notre leader, notre Président. Nous l’aimions et il nous aimait, nous les pauvres. L’annonce de la mort de notre Président bien-aimé, John Pombe Magufuli est un vrai choc », se lamente Innocent Tionoke, un vendeur de rue. Même son de cloche chez Hassan Sayid, lui aussi vendeur de rue : « John Magufuli était le Président des pauvres. On avait voté pour lui et sa disparition nous plonge dans une profonde douleur », confie l’homme.
De l’étranger, des réactions ont également fusé pour saluer la mémoire de l’illustre disparu. Entre autres réactions, on note celle du Premier ministre britannique, Boris Johnson, qui a tweeté : « Je suis désolé d’entendre ça @MagufuliJP, Président de la Tanzanie, est décédé. Mes pensées vont à ses proches et au peuple tanzanien ».
Le département d’État américain a également réagi, mettant habilement le doigt sur la virée « autoritaire » reprochée à Magufuli de son vivant : « Nous espérons que la Tanzanie pourra aller de l’avant sur une voie démocratique et prospère », lit-on dans le communiqué émis.
Le voisin kényan, Uhuru Kenyatta, a posté sur Twitter : « Mon ami, le Président John Magufuli de la République de Tanzanie n’est plus. S’il vous plaît les gars, portez le masque. Le Corona est réel ». Cette invitation du Président kényan à prendre au sérieux la menace du Covid-19 et à porter le masque ravive le débat sur la position de John Magufuli, qui s’est toujours moqué de la maladie. Avant l’annonce de sa mort hier, les rumeurs l’annonçaient atteint de cette maladie qu’il n’a jamais cessé de banaliser.
Ce qui est certain, c’est que la disparition du Président tanzanien rappelle étrangement celle de Pierre Nkurunziza, l’ancien Président burundais qui, comme Magufuli ne croyait pas au Covid-19 et qui a été subitement foudroyé par la mort, le 8 juin 2020. Le Coronavirus a été fortement soupçonné d’être à la base de la disparition de Pierre Nkurunziza comme il l’est encore maintenant dans celle de John Magufuli. Mais dans les deux cas, le décès a été attribué à des problèmes cardiaques. Troublantes coïncidences !