Les habitants de la côte nord de l’île de Zanzibar ont découvert, vendredi dernier, les carcasses d’environ 400 dauphins échoués le long d’une plage touristique. Une mort que les scientifiques tentent d’expliquer. Ils envisagent l’hypothèse d’un empoisonnement.
Par Mame Diarra Diop
«Une mauvaise odeur se dégageait des carcasses étalées sur des kilomètres entre des plages de Nungwi et Kendwa et plus on avançait vers le nord ouest de la côte, plus il y en avait. Certains dauphins flottaient même dans les eaux », a rapporté Ahlaam Mehle, propriétaire d’un hôtel à Zanzibar et l’une des premières à découvrir la catastrophe. Un archipel tanzanien célèbre pour la présence des cétacés et qui attire chaque année de nombreux touristes qui viennent observer et nager avec les dauphins. Les autorités locales craignent un impact négatif sur l’industrie touristique de la région. «C’est une chose alarmante et qui n’est jamais arrivée auparavant », a ajouté Ahlaam Mehle, inquiète tout comme les autorités du département de la Pêche qui ont immédiatement interdit aux habitants de manger la viande des dauphins morts.
Un mystère pour les scientifiques
La mort des dauphins à bosse de l’indopacifique, une espèce mixte et très répandue dans les eaux profondes de Zanzibar, reste encore inexpliquée pour les scientifiques. Un premier examen sur les cadavres a indiqué que les dauphins n’avaient pas mangé depuis longtemps et vomi abondamment sans toutefois présenter des signes de famine. Reste à savoir pourquoi ils ont quitté leur environnement naturel où ils s’épanouissent d’habitude, pour s’échouer sur la côte nord de Zanzibar et en grand nombre. Par ailleurs, ils ne présentaient aucune contusion, ni blessures dues aux pièges des pêcheurs locaux, a indiqué l’agence Associated Press.
Selon Narriman Jiddawi, chercheuse à l’Institut d’océanographie de l’université de Dar es Salaam en Tanzanie, la pollution pétrolière, la consommation d’algues rouges ou simplement le fait d’avoir été abandonnés sur place par la marée sur le reflux pourraient expliquer la mort des cétacés. Les scientifiques prévoient d’analyser en détail des échantillons de l’estomac des dauphins afin de relever d’éventuelles traces de poison. Un examen approfondi de leurs têtes sera aussi effectué pour détecter d’éventuels traces laissées par des radars, même si les patrouilles marines américaines, officiant le long de la côte est de l’Afrique, excluent la possibilité, pour les dauphins d’avoir été désorientés par leurs radars.