Taekwondo en Côte d’Ivoire : un sport en crise malgré des succès éclatants


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Taekwondo, Algérie
Taekwondo, Algérie

Le taekwondo ivoirien, après des succès olympiques marquants, traverse une crise de confiance liée à des accusations de harcèlement sexuel et une gestion contestée.

La Côte d’Ivoire a longtemps vibré au rythme des exploits de ses champions de taekwondo. En 2016, Cheick Cissé décroche la première médaille d’or olympique pour le pays, un exploit qui propulse cette discipline sous les projecteurs et inspire de nombreux jeunes. Cependant, derrière cette image de gloire se cache une sombre réalité qui ternit la réputation de la Fédération Ivoirienne de Taekwondo (FITDK).

Des accusations de harcèlement sexuel secouent la fédération

La fédération traverse une crise majeure depuis qu’une jeune athlète a dénoncé des faits de harcèlement sexuel impliquant son entraîneur. Ce scandale n’est pas un cas isolé : une autre taekwondoïste, Mariama Cissé, a également révélé avoir été victime de pressions similaires. La jeune femme, après avoir refusé les avances de son entraîneur, a été progressivement écartée de la sélection nationale. Déterminée à briser le silence, elle a porté plainte, dénonçant un environnement « toxique » où les athlètes vivent dans la peur de représailles.

Face à la multiplication des accusations, la FITDK a été mise à l’arrêt par le ministère des Sports en octobre 2023, avec une suspension de toutes ses activités. Les tensions entre le président de la fédération, Jean-Marc Yacé, et certains membres du comité directeur, qui contestent sa gestion, ont aggravé la situation. Une assemblée générale extraordinaire a même été organisée pour le destituer, mais cette initiative a finalement été déclarée illégale par les autorités.

L’appel à des réformes pour protéger les jeunes athlètes

La situation alarmante au sein de la fédération soulève la question de la protection des jeunes sportifs en Côte d’Ivoire. Certains professionnels, comme Moussa Koné, étudient des réformes pour renforcer la sécurité des athlètes, notamment en améliorant la part de femmes au sein de l’encadrement technique et en instaurant une formation sur les violences sexuelles dans les cursus de coaching. Mariama Cissé, qui se bat pour que justice soit rendue, espère que son témoignage incitera les autorités à prendre des mesures concrètes pour enrayer ces abus.

Le difficile retour à la confiance dans le taekwondo ivoirien

Si le ministère des Sports mène actuellement des enquêtes pour faire la lumière sur ces affaires, la confiance envers la fédération est profondément ébranlée. Plusieurs jeunes athlètes et leurs familles hésitent désormais à se lancer dans cette discipline qui, autrefois, faisait la fierté du pays. Alors que le taekwondo ivoirien se retrouve à un tournant décisif, les appels à des réformes sûres résonnent de plus en plus fort pour assurer un avenir et une éthique aux champions de demain.

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