Alors que les tractations se poursuivent sur une éventuelle intervention armée contre le régime de Bachar el-Assad en Syrie, l’Afrique du Sud s’est elle catégoriquement opposée à une telle initiative, qualifiant ce débat sur les possibles frappes militaires de « dangereuse rhétorique ».
La situation en Syrie inquiète beaucoup à l’international. Le débat sur une possible intervention armée des pays occidentaux fait rage. Les pays africains aussi ne cachent pas leurs préoccupations. L’Afrique du Sud s’est d’ores et déjà clairement positionnée, affirmant son opposition à d’éventuelles frappes militaires contre le régime de Bachar el-Assad. Ce dernier est accusé d’avoir utilisé des armes chimiques contre sa population. « L’Afrique du Sud s’inquiète de la dangereuse rhétorique évoquant la possibilité d’une intervention militaire », a indiqué ce jeudi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « Les conséquences d’une telle opération sont imprévisibles et ne feront que durcir le conflit », précise le ministère.
Pretoria campe sur sa position
Cette position de Pretoria n’a rien d’étonnant. L’Afrique du Sud s’est toujours opposée aux interventions des puissances occidentales dans les pays en difficulté, depuis la mise sur pied de la démocratie en 1994. Elle a dès le départ condamné l’intervention armée en Libye contre Mouammar Kadhafi et salué la réélection de Robert Mugabe à la tête du Zimbabwe, alors que ce dernier a été très critiqué par les puissances occidentales qui l’ont accusé de fraudes.
Toutefois l’Afrique du Sud qui est membre du G20, mais aussi du groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine) pointe du doigt le régime syrien. Pretoria s’est dit « alarmé par la récente escalade » du conflit en Syrie et condamne l’usage d’armes chimiques. Le gouvernement sud-africain « ne croit pas que bombarder des populations qui souffrent déjà et détruire des infrastructures en Syrie contribuera à une solution durable » du conflit.