L’Ambassadeur de France à Niamey est « pris en otage » par les militaires au pouvoir au Niger. C’est ce qu’a indiqué le Président français, Emmanuel Macron.
« Au Niger, au moment où je vous parle, nous avons un Ambassadeur et des membres diplomatiques qui sont pris en otage, littéralement, à l’ambassade de France ». Tels sont les propos du chef de l’Etat français, hier, alors en déplacement à Semur-en-Auxois, au Centre-Est de la France. « On empêche de livrer la nourriture. Il mange avec des rations militaires », a poursuivi, pour le déplorer, le dirigeant.
« C’est lui (Bazoum) l’autorité »
« Il (Sylvain Itté) n’a plus la possibilité de sortir. Il est persona non grata et on refuse qu’il puisse s’alimenter », a ajouté Emmanuel Macron. Interpellé sur un éventuel rapatriement du diplomate en France, Macron précise : « Je ferai ce que nous conviendrons avec le Président Bazoum parce que c’est lui l’autorité légitime et je lui parle chaque jour ».
Au Niger, les militaires ont renversé le Président Mohamed Bazoum et pris le pouvoir, le 26 juillet. Le 25 août, la junte avait ordonné l’expulsion de l’Ambassadeur de France en poste à Niamey. Le ministère nigérien des Affaires étrangères avait précisé que la note d’expulsion était rédigée en réponse, d’une part à « la note n° 023/02874 du 8 août 2023 adressée à l’ancienne Ambassadrice du Niger par la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ».
Paris maintient Itté en poste à Niamey
D’autre part, cette décision d’expulsion intervient, selon la junte, suite au « refus de l’Ambassadeur de France à Niamey de répondre à l’invitation du ministre nigérien des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, pour un entretien, le vendredi 25 août 2023, à 10h30 ». Il est également reproché au diplomate « d’autres agissements contraires aux intérêts du Niger ».
Niamey avait alors donné 48 heures au diplomate français pour quitter le territoire. Sauf que Paris avait opposé un refus catégorique de se conformer à cet ultimatum exigeant le départ de son Ambassadeur. Aujourd’hui encore, la France s’oppose à ce départ. Pour Paris, ce gouvernement n’a aucune autorité pour fonder une telle requête.