Au Swaziland, les autorités ont interdit de porter des mini-jupes ainsi que des pantalons jean taille-basse, estimant que ces vêtements provoquent des viols. Pourtant dans le pays, chaque année des milliers de jeunes femmes vierges aux seins nus défilent devant le roi. Une pratique autorisée.
Les autorités du Swaziland sont catégoriques. Tous les vêtements jugés indécents sont interdits. Les femmes ne pourront entre autres plus porter de mini-jupe ni de pantalon jean taille-basse. Ces vêtements jugés indécents faciliteraient les viols. La porte-parole des forces de l’ordre, Wendy Hleta, citée lundi par le site Independant Online News, estime que les femmes victimes de viol sont responsables de leur agression. « Le viol est facilité, parce qu’il est facile de retirer la petite pièce de tissu portée par les femmes », selon elle.
Cette loi, a-t-elle rappelé, a été instaurée en1889, durant l’époque coloniale. Seulement, elle n’était pas appliquée. Désormais elle sera mise strictement en application. Et toutes celles qui vont à son encontre seront sévèrement punies. La police a d’ailleurs annoncé qu’elle ferait respecter l’interdiction, en interpellant toutes celles qui sont vêtues de façon indécente.
Défilé des jeunes vierges au seins nus autorisé
Une mesure qui pose question. Chaque année, en effet, des dizaines de milliers de jeunes femmes vierges aux seins nus dansent devant le roi du Swaziland, Mswati III. Lors de cette cérémonie, intitulée « la danse des roseaux », pour célébrer leur virginité, ces dernières portent simplement un petit pagne qui cache leur sexe mais en revanche ne dissimule pas leurs fesses parfaitement visibles. Il y a encore quelques années, le monarque du Swaziland n’hésitait pas à choisir ses futures épouses parmi ces jeunes femmes. Une pratique qui a vivement été critiquée par une partie de la population et l’opposition.
Le roi Mswati III règne sans partage dans le pays. En mai dernier, l’opposition a appelé la communauté internationale à l’isoler, dénonçant un règne « despotique », et l’interdiction des partis politiques.
Le monarque qui veut à tout prix soigner son image a également une hantise des réseaux sociaux. Selon lui, Facebook et Twitter, en particulier, ont tendance à véhiculer une image déplorable de son royaume. En mars 2012, Chief Mgwagwa Gamedze, ministre de la Justice, a menacé tous ceux qui salissent l’image de Mswati III, affirmant qu’ils seront poursuivis.
Décidément, au Swaziland, tout ce qui n’est pas du gout de Mswati III est prohibé. En revanche, le défilé annuel devant le monarque des dizaines de milliers de jeunes femmes presque nues est bien légal.