Suzanne Kala Lobè, figure du journalisme camerounais, nous quitte


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Suzanne Kala Lobè
Suzanne Kala Lobè © Wikimedia Commons

La communauté médiatique camerounaise est en deuil. Suzanne Kala Lobè, éditorialiste influente et voix indomptable du paysage journalistique au Cameroun, est décédée dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2024 à l’âge de 71 ans. Militante de gauche et fervente défenseuse de l’alternance politique, Suzanne a marqué son époque par ses opinions tranchées et sa passion pour le débat. 

Elle laisse derrière elle un héritage inestimable et une empreinte indélébile dans l’histoire du journalisme camerounais.

Un parcours remarquable et militant

Suzanne Kala Lobè a commencé sa carrière au début des années 1990 avec La Nouvelle Expression. Ce journal a été fondé par son ami et collaborateur de longue date, Séverin Tchounkeu. Par conséquent, elle s’est rapidement fait connaître pour ses éditoriaux incisifs et son esprit critique. Par la suite, au fil des années, elle a animé plusieurs émissions de débat et culturelles au Cameroun, dont Polémos et Livres Noirs / Musique d’Afrique, sur la radio Équinoxe.

Une voix de la controverse

Reconnue pour son franc-parler et ses prises de position sans concession, Suzanne Kala Lobè était une journaliste d’opinion qui ne laissait personne indifférent. Son esprit critique affûté et son amour pour la controverse ont marqué le journalisme d’opinion au Cameroun. « Elle avait des opinions tranchées qu’elle affirmait à travers ses papiers et ses débats. Vous pouviez faire deux jours de débat autour d’un sujet », se souvient Séverin Tchounkeu, très ému par la disparition de son amie et collaboratrice.

Hommages et témoignages

Calixte Beyala, écrivaine prolifique, a par ailleurs rendu hommage à Suzanne Kala Lobè dans un message poignant. L’écrivaine se souvient des premières rencontres, des critiques constructives et du soutien indéfectible de Suzanne, qui l’a aidée à grandir en tant qu’auteure. « Elle se mit à venir à toutes les conférences que je donnais en France pour me poser des questions les plus tortueuses […] Elle m’expliquait le monde, ses pièges à éviter, ses mesquineries à esquiver. »

Un héritage durable

La disparition de Suzanne Kala Lobè laisse un grand vide dans le paysage médiatique camerounais. Elle fut non seulement une journaliste influente, mais aussi une figure inspirante pour de nombreux jeunes journalistes et intellectuels. Sa passion pour la vérité, son engagement pour la justice et son amour pour l’Afrique continueront d’inspirer des générations futures.

Une vie dédiée à l’Afrique

Opposante, communiste, Suzanne Kala Lobè aspirait à une véritable liberté et à l’alternance politique pour son pays. Fière de son africanité, elle ne cessait de revendiquer une place de choix pour l’Afrique dans le monde. « Nous avons partagé quelques points de convergence idéologique sur la façon dont les sociétés africaines devraient fonctionner », a déclaré Séverin Tchounkeu, rendant hommage à son amie disparue.

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