Le 23 décembre, in-burundi.net fête son premier anniversaire. Interface entre la diaspora burundaise et l’actualité de la région des Grands Lacs, ce site offre un regard différent sur la vie d’un peuple qu’on réduit trop souvent à ses » conflits ethniques « . Une initiative courageuse.
Depuis un an, in-burundi.net (le site ne fonctionne plus) s’efforce de porter la parole des Burundais. » Être un relais entre les médias locaux et la scène internationale, c’est notre objectif. Parler de ce qui se passe vraiment au Burundi, de ce que les gens font chaque jour et des vrais problèmes. Notre but n’est pas de creuser le lit de » l’ethnicisation » ou de se faire porte-parole des grandes démonstrations politiques « , explique fièrement Edgar Charles M’Bamza, initiateur du projet.
Ce journaliste se démène depuis un an pour motiver ses confrères et réunir des correspondants burundais aussi bien dans son pays qu’en Europe, au Canada ou ailleurs en Afrique. Qualité et indépendance sont les mots qui reviennent le plus souvent dans la verve enthousiaste du jeune homme de 26 ans. Formé à radio Umwizero, la radio de l’espoir fondée par Bernard Kouchner et Pierre Pradier, Edgar M’Bamza en conserve les principes : incitation à la paix et liberté du débat.
Avantages et contraintes d’un nouveau média
Mais son site, riche de dossiers, d’interventions de spécialistes et d’invités prestigieux, se démarque des médias locaux dont il souhaite faire la promotion. Sur le forum, les analyses sont pointues et le langage châtié. » C’est une tribune libre, mais nous refusons les plaisantins qui se contentent de donner un avis à l’emporte-pièce « , argumente M’Bamza. C’est le petit côté élitiste d’Internet. Son public est constitué d’un lectorat de privilégiés. Expatriés burundais, africanistes ou Occidentaux câblés. Il faut mettre les formes pour leur parler des pressions exercées sur la paysannerie locale ou du pillage d’un petit hôpital psychiatrique en rase campagne. L’objectif annoncé a tendance à se perdre parfois dans la volonté de faire parler des institutionnels et des experts. Mais in-burundi n’en est qu’à ses débuts…
Des projets, encore des projets
Beaucoup de pages sont encore en construction. Edgar M’Bamza et son acolyte Antoine Kabuhare ont pour ambition de faire accéder au web mondial tous les Burundais porteurs d’initiatives. Via in-burundi. Il s’agirait de créer un » salon des entreprises » en ligne, un » club des sciences « , un » village humanitaire « , un » atelier des créateurs « … où chaque participant pourrait développer son projet, se faire transmettre des mails, trouver des partenaires ou prévenir d’une manifestation.
» Je ne me fais aucune illusion. Même dans vingt ans, il ne faut pas imaginer que les Burundais seront tous connectés à Internet avec un accès haut-débit ! La pauvreté est trop importante « , reconnaît Edgar. Mais tout un chacun n’a pas besoin d’avoir Internet chez soi. La Toile se partage. Et à terme, pourquoi ne pas faire participer les Congolais ou les Rwandais !
Parmi la masse des projets, en cherchant bien, on finit par trouver celui de rentabiliser le portail. In-burundi cherche des annonceurs et un directeur du marketing. Mais attention : » Nous ne voulons pas de pub sur des produits que les Burundais ne connaissent même pas ! « , prévient Edgar.
A bon annonceur, salut.