Menacé d’être reporté, le référendum d’autodétermination du Sud-Soudan aura bien lieu le 9 janvier prochain. Les États-Unis estiment, eux, que celui de la province d’Abyei ne se tiendra pas à cette date.
Beaucoup n’y croyaient plus. Le président de la commission électorale, Mohamed Ibrahim Khalil, avait même récemment qualifié sa tenue à la date initialement prévue de « miracle ». Mais la consultation sur l’autodétermination de la province du Sud-Soudan ne sera pas reportée et aura bien lieu le 9 janvier prochain. C’est ce qu’a affirmé mardi le bureau du référendum basé à Juba: « Rien ne va changer quant à la date qui a été choisie pour le vote. Le parti du Congrès national l’a accepté et s’est engagé à respecter cette échéance. Il n’y aura pas de report ou délai supplémentaire », a déclaré son porte parole. Une consultation à laquelle prendront part plus de deux millions huit cent mille personnes, selon les chiffres du bureau du référendum.
Le Sud-Soudan oui, Abyei non
Cette annonce pourrait apaiser une situation toujours explosive. De nombreux observateurs craignaient qu’un report du scrutin conduise à de nouveaux affrontements. Dénonçant les résistances opposées par Khartoum, le Sud-Soudan avait menacé début octobre d’organiser seul le referendum. La tension est toujours vive entre le nord et le sud. Les autorités du Sud-Soudan, qui avaient accusé il y a deux semaines l’armée soudanaise (nordiste) d’avoir mené un bombardement aérien sur ses positions, ont demandé mardi au Conseil de sécurité de l’ONU d’ouvrir une enquête. « Nous demandons au Conseil de sécurité d’envoyer une équipe d’enquêteurs dans la région et de sécuriser le processus de paix au Soudan », a déclaré le secrétaire général du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) et ministre de la paix dans le gouvernement semi-autonome du Sud-Soudan Pagan Amum, lors d’une conférence de presse à Khartoum.
Le référendum, point-clé de l’accord de paix qui a mis fin en 2005 à plus de 20 ans de guerre civile entre le Nord et le Sud, devrait donc bien se tenir à la date prévue, mais il ne concernera pas la pétrolifère province d’Abyei. Selon le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, le référendum prévu dans cette province « n’aura pas lieu le 9 janvier », ajoutant que les Etats-Unis « continu(ent) à encourager les parties à travailler à une solution ».