La finale de la 4ème édition du concours Awoulaba Côte d’Ivoire, destiné à consacrer la beauté de la femme africaine, a fait salle comble vendredi dernier au Palais de la culture d’Abidjan. Pol Dokoui, président-fondateur du concours revient sur la philosophie de l’initiative et la polémique suscitée par l’Awoulaba 2002.
Le concours national Awoulaba Côte d’Ivoire sacre chaque année depuis 1999 sa reine de beauté. Loin des étriqués critères occidentaux, il juge les candidates, grosses ou minces, petites ou grandes, sur leur harmonie physique, leur grâce ainsi que sur leur charme naturel. L’Awoulaba 2002 s’appelle Kouamé Adjoua Félicia. L’Awoulaba Paris l’a emporté vendredi, au Palais de la Culture à Adidjan, devant les treize autres Awoulaba régionales, prétendantes au titre. Une couronne polémique qui a suscité une vague de contestations dans la salle. Une polémique que Pol Dokoui, président et fondateur du Concours Awoulaba Côte d’Ivoire (Caci), explique par l’ampleur prise par le concours.
Afrik : La victoire de Kouamé Adjoua Félcia a provoqué de vifs remous dans l’assemblée. Beaucoup n’étaient pas d’accord avec la décision du jury. Comment expliquez-vous cela ?
Pol Dokoui : C’est normal. Le concours a pris une telle ampleur qu’il suscite un engouement très fort aujourd’hui. Comme pour les Miss, le concours réuni des Awoulaba régionales. Remporter le titre national est un honneur qui rejaillit sur la région de l’élue. Il y avait dans la salle des supporters, payés pour encourager leur représentante et huer les autres. Comme nous considérons le concours comme une fête populaire, le billet d’entrée ne coûtait que 5 000 Fcfa au lieu des 15 000 à débourser pour le concours des Miss. Nous réfléchissons à une nouvelle formule, comme un dîner spectacle, pour avoir un public de meilleure qualité.
Afrik : La polémique jette toutefois le discrédit sur l’objectivité du concours…
Pol Dokoui : Le concours était retransmis à la télévision et nous avions mis en place un serveur vocal pour que les téléspectateurs puissent voter par téléphone. Nous avons eu 7 000 appels et l’Awoulaba Paris est également arrivée en tête du classement. De toutes les façons, dans un concours de beauté, il y aura toujours des désaccords. Mais ceci est un bon indicatif du sérieux de la décision du jury (9 membres, ndlr).
Afrik : Quels sont exactement les critères de sélection ? Peut-on rapprocher le concours Awoula du concours Djongama au Sénégal ?
Pol Dokoui : Le concours Djongoma est un concours pour les grosses femmes avec des postérieurs proéminents. Celui des Awoulaba est a priori pour tout le monde. Notre concours est libre et démocratique. La taille et le poids ne sont pas des freins à l’expression de la beauté de la femme. Le mot Awoulaba signifie en Akan (ethnie lagunaire de Côte d’Ivoire, ndlr) » la reine de la beauté « . Mais ce n’est pas simplement une beauté physique. Elle a aussi d’autres vertus. Elle est un modèle de vie. Elle est un fin cordon bleu et sait tenir son foyer.
Afrik : C’est donc la définition initiale, mais pour le concours ?
Pol Dokoui : Il y a trois critères majeurs de sélection. L’harmonie du corps, quelque soit sa stature, car une Awoulaba doit avoir des proportions harmonieuses. La grâce, c’est-à-dire la manière de se déplacer. Et le charme, la manière de sourire, la coiffure etc… On peut être belle et ne pas avoir de charme. Mais ce dernier trait est capital pour une Awoulaba. Il y a également des petits critères de beauté comme les cous striés, que les Ivoiriens aiment bien ainsi que les dents du bonheur.
Afrik : Y-a-t-il un défilé ?
Pol Dokoui : Les femmes défilent dans trois tenues différentes : le boubou, le maxi (ensemble jupe et haut en pagne, ndlr) et l’habit traditionnel de leur région d’origine. Et puis il y a une petite allocution – qui n’est pas notée- sur un thème choisi. Cette année, c’était le sida.
Afrik : Quelles sont les récompenses gagnées par l’Awoulaba 2002 ?
Pol Dokoui : Elle a reçu une enveloppe d’un million de Fcfa, un salon complet d’une valeur de plus d’un million de Ffca. La banque de micro-crédit la Coopec lui a ouvert un compte de 300 000 Fcfa. Elle a remporté également des lots intermédiaires comme des caisses d’huile ou de savons.
Afrik : Et les autres candidates ?
Pol Dokoui : Il y a quatre Saraman (dauphines, ndlr) cette année. Mais toutes les candidates ont été récompensées. Celles qui ont été éliminées ont reçu un chèque de 100 000 Fcfa.
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