Le débat concernant le statut juridique des écoles coraniques est d’actualité dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest. Le récent scandale d’enfants enchaînés dans l’une de ces écoles au Sénégal a ravivé le débat.
Les écoles coraniques encore appelées « daaras » sont des centres éducatifs musulmans qui enseignent le coran aux élèves. Elles ne sont, cependant, pas régies par les règles du système éducatif sénégalais. Une loi qui créerait pour les daaras un cadre juridique est promise par le gouvernement, mais la concrétisation de cette promesse tarde quelque peu. C’est une question encore très sensible au Sénégal.
Il reste difficile d’établir la statistique du nombre de daaras fonctionnels au Sénégal. Il n’y a pas de chiffres officiels. Selon la fédération des écoles coraniques sénégalaises, il en existe 22 000. Cette prolifération des écoles coraniques est favorisée par l’absence totale de statut juridique pour les régir. N’importe quel quidam peut se lever et ouvrir un daara, déplore Mamadou Wane, un sociologue sénégalais. Raison pour laquelle, le gouvernement projette d’encadrer ce secteur et de lutter efficacement contre la mendicité des enfants.
Encadrer les « daaras »
L’Etat mise principalement sur le projet d’appui à la modernisation des écoles coraniques. Selon le coordinateur national de ce projet, Mamadou Mbodj Diouf, le gouvernement s’est fixé l’objectif d’encadrer les daaras en ajoutant des formations en français et en anglais à la formation principale qui est en arabe.
Ledit projet concerne soixante écoles coraniques dites modernes, mais sa réalisation traîne toujours. Concernant le projet de loi promis par le gouvernement, il a déjà été adopté depuis juin 2018 en Conseil des ministres. A ce jour, il n’est toujours pas soumis au Parlement.
Certains enseignants des écoles restent méfiants vis-à-vis du projet d’encadrement de l’Etat. Cette initiative est pour eux un moyen de confondre leur système éducatif à celui dit général.