Stassen revient par la Toile


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L’auteur de Déogratias et du Bar du vieux français, Jean-Philippe Stassen revient avec Pawa, une bande dessinée poignante. Les éditions Delcourt ont créé un mini-site pour la dernière création du dessinateur belge. Un site coup de poing.

Jean-Philippe Stassen ne peut pas être soupçonné de voyeurisme. Le drame rwandais ne lui est pas étranger. Tout comme le continent africain. Après l’émouvant Déogratias et l’excellent Le Bar du vieux français, il revient avec Pawa. Le dessinateur belge n’en finit pas de régler ses comptes avec un certain humanitaire, les préjugés tenaces, le néocolonialisme, le business… Dans sa dernière oeuvre, il donne à aimer le Rwanda et le Burundi, les pays des Tutsis et des Hutus. Frères qui s’exterminent dans l’indifférence générale, sinon avec la complicité de certains. Au fil des planches, on devine une autre Afrique, plus conviviale, plus humaine. Celle des petites gens. Les éditions Delcourt ont eu l’heureuse initiative de créer un mini-site, prolongation virtuelle de Pawa. Pédagogique et de salubrité publique.

Chroniques d’une vie quotidienne

Règlement de comptes à Kigali. Jean-Philippe Stassen ne compte pas que des amis. Sur son site, il s’attaque, dès la première page, au Guide du routard qu’il accuse au mieux de non assistance à personne. La  » bible du voyageur  » propose aux touristes occidentaux de ne pas s’arrêter s’ils percutent quelqu’un avec leur voiture dans un village, sinon ils seraient découpés à la machette. Et de revenir plus tard, si leur conscience n’est pas assez tranquille, avec une voiture de police. Les forces leur donneront à coup sûr raison, corruption oblige. C’est dans le Guide du routard, Afrique noire, 1986, Page 36. Hallucinant.

La page consacrée au personnel humanitaire est assez cocasse. On apprend, avec beaucoup d’humour, que les humanitaires sont ces gens qui possèdent de belles voitures conduites par des chauffeurs possédant un permis et des diplômes universitaires, des ordinateurs portables et qui font la différence entre les femmes tutsis et hutues par leur tour de poitrine…

Le site, de navigation facile et à l’esthétique sobre, est à l’image de son auteur : plein de révolte et d’humanisme. Coup de coeur d’Afrique.

Visiter le site :

Lire aussi :

Uraho, toujours vivant Déogratias ?.

Le bar du vieux Français : ouvert pour tous.

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Pawa.

Déogratias.

Le bar du vieux français.

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