Starwood Hotels & Resorts poursuit son expansion africaine


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Starwood en Afrique et dans l'Océan indien

Le groupe hôtelier américain Starwood Hotels & Resorts, l’un des leaders mondiaux sur le haut de gamme, continue de renforcer sa présence en Afrique. A l’horizon 2010, ce sont près d’une cinquantaine d’hôtels qui seront implantés dans cette partie du monde. A l’occasion de l’ouverture du premier 5 étoiles international gambien et de celle, en août, du Méridien Dahab en Egypte, Hassan Ahdab, vice-président
zone Afrique et Océan Indien de Starwood Hotels & Resorts,
revient sur les ambitions africaines de son groupe.

La multinationale hôtelière Starwood Hotels & Resorts regroupe, actuellement, neuf marques (bientôt onze) de l’hôtellerie de luxe. A savoir St Regis Hotels & Resorts, Luxury Collection, W Hotels, Westin Hotels & Resorts. De même que Le Méridien, intégré dans le groupe en 2005 et qui lui a permis de prendre pied en Afrique, Sheraton Hotels & Resorts, Four Points by Sheraton, aloft et Element. Cette dernière marque a été lancée en 2006 et le premier hôtel de la chaîne est prévu pour 2008. Avec 17 hôtels pour les marques Sheraton et Le Méridien et 2 Luxury Collection, le groupe Starwood est leader sur son segment, le haut de gamme, en Afrique. Son portefeuille actuel compte 36 hôtels, mais une dizaine d’ouvertures sont prévues d’ici 2010. A l’instar de celle, en mai dernier, du Sheraton Gambia Hotel Resort & Spa et de celle à venir, en août, du Méridien Dahab Resort en Egypte.

Afrik.com : Le Nigeria est le pays, au sud du Sahara, où votre groupe connaît sa plus forte implantation sur le continent africain. Pourquoi lui accordez-vous un tel intérêt ?

Hassan Ahdab :
Le Nigeria est l’un des pays les plus importants sur le continent africain de par sa population et son économie. Le pouvoir régional, en termes de population, se partage entre trois pays : l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Egypte. Ce qui ne veut pas dire que les autres pays sont de moindre importance. Le Nigeria, c’est de nombreuses villes, une grande diversité ethnique… C’est un pays où l’on sent bien que tôt au tard, il atteindra le niveau de développement que nous connaissons actuellement en Europe. Il y a donc beaucoup à faire pour amener ces pays émergents à ce stade. C’est aussi en ces termes que se résume ma philosophie pour l’Afrique. Il faut aider le continent à se moderniser. Il y a, certes, des pays qui sont plus avancés que ceux de l’Afrique dans ce processus, mais il y a là un potentiel hôtelier indéniable. Notamment au Nigeria où parfois vous payez une fortune, faute de place dans les hôtels, pour loger chez l’habitant.

Afrik.com : Vous êtes déjà installé dans la région du delta du Niger, connue pour les multiples enlèvements de travailleurs expatriés qui y sont perpétrés, et prévoyez une ouverture. Tout cela ne semble pas vous effrayer outre mesure…

Hassan Ahdab :
J’y vais régulièrement, mais il est vrai que c’est dangereux. Il faut dire aussi que les média gonflent la réalité. Une personne peut-être enlevée en France sans qu’on en parle. A contrario, si on le souhaite, CNN peut diffuser un bulletin toutes les 2 secondes.

Afrik.com : Les conflits qui émaillent le continent doivent quelque peu brider vos envies d’expansion…

Hassan Ahdab :
Nous conditionnons notre présence à la stabilité politique et au potentiel que l’on devine dans ces destinations, ces pays émergents. Nous ne sommes pas là où il y a la guerre et nous ne partons pas non plus quand elle se déclare. Pendant la guerre civile (1997-1999, ndlr) au Congo-Brazzaville, Le Méridien est resté ouvert, c’était d’ailleurs le seul à l’être. Nous ne lâchons pas facilement mais nous sommes très attentifs aux questions de sécurité.

Afrik.com : L’Afrique du Sud a certainement le même potentiel, voire plus que le Nigeria. Pourquoi n’y êtes vous pas plus présent à ce jour ?

Hassan Ahdab :
Nous avons déjà trois hôtels en Afrique du Sud. Un Sheraton à Pretoria, un autre au Cap qui sera transformé en Westin et un luxury Collection qui est situé à une heure du Cape Town. C’est un magnifique hôtel doté d’un Spa unique en son genre. Starwood en Afrique et dans l'Océan indien

Afrik.com : Il semblerait que les Francophones aient une préférence pour Le Méridien et les Anglophones pour le Sheraton. C’est juste une impression ou cela se vérifie-t-il ?

Hassan Ahdab :
Il s’agit plutôt d’une question de notoriété, de fidélité, de type de services et de commodités que le client recherche. Un golfeur, même s’il adore la marque Sheraton, préfèrera Le Méridien qui se trouve à proximité et qui jouit d’un golf à 18 trous. Ce n’est vraiment pas une question de francophones ou d’anglophones. La marque Méridien est néanmoins effectivement plus connue en France parce qu’elle a appartenu au groupe Air France.

Afrik.com : Quels sont les pays où Starwood a envie d’être présent dans les années à venir ?

Hassan Ahdab :
Luanda, en Angola, la Libye, la Côte d’Ivoire…Nous souhaitons également renforcer notre présence en Algérie, au Nigeria, au Sénégal avec un deuxième hôtel à Dakar, continuer la prospection au Maroc où nous avons déjà 3 hôtels, mais je pense qu’il y a de la place pour plus. Toute la zone de l’Afrique de l’Est nous intéresse aussi, notamment le Mozambique et le Swaziland. Ce sont des destinations émergentes où il faudra être présent dans deux ou trois ans. Par ailleurs, dans des pays comme le Cap Vert, par exemple, des études de faisabilité sont en cours. Nous avons de multiples projets pour le continent africain où nous avons pris du retard par rapport aux autres parties du monde. L’idée étant d’avoir au moins un hôtel dans chaque capitale africaine.

Afrik.com : En quoi votre installation, depuis mai dernier, en Gambie est-elle stratégique ?

Hassan Ahdab :
Le Sheraton Gambia Hotel Resort & Spa est le premier 5 étoiles internationalement géré, alors on a tout à y gagner. Etre pionnier sur une destination peut avoir de nombreux avantages.

Afrik.com : Vous possédiez un Sheraton au Bénin qui a été rebaptisé depuis et qui se trouve aujourd’hui dans un certain délabrement. Avez-vous l’intention de revenir au Bénin ?

Hassan Ahdab :
Pas dans cet hôtel. Quand Sheraton a quitté cet hôtel, alors que je travaillais pour Le Méridien, l’Etat a fait trois, quatre appels d’offres pour une reprise auxquels nous avons soumissionné. Chaque fois, en plus d’un bon dossier financier, nous avions toujours le meilleur dossier technique. Trois fois de suite l’appel d’offre a été cassé pour faire place à un autre. C’est pourquoi, je vous réponds « pas dans cet hôtel ».

Afrik.com : le groupe Starwood n’est pas propriétaire de ses hôtels. Il signe des contrats de gestion avec investisseurs. Quel est le profil de vos partenaires ?

Hassan Ahdab :
Le Sheraton Gambia Hotel Resort & Spa a coûté 42 milliards de dollars. Personne n’investit cette somme sans s’assurer de la manière dont l’hôtel sera géré. Les investisseurs s’adressent donc à des compagnies comme la nôtre. Nous ne sommes propriétaires d’aucun de nos hôtels, nous les gérons pour le compte de leurs propriétaires.

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