Né au cœur des townships sud-africains pendant l’apartheid, le spinning est une pratique qui a su évoluer pour devenir un sport reconnu. À ses débuts, le spinning était intimement lié au gangstérisme, avec des jeunes cherchant à défier l’ordre établi en réalisant des rodéos clandestins dans les rues étroites de Soweto. Cependant, ce qui était autrefois une activité illégale est devenu un moyen d’expression pour des milliers de Sud-Africains.
Des rodéos clandestins aux compétitions reconnues
Aujourd’hui, le spinning a quitté les ruelles pour s’installer sur les circuits officiels. En 2014, l’Afrique du Sud a officiellement reconnu cette pratique comme un sport automobile, ouvrant ainsi la voie à son institutionnalisation et à la recherche de sponsors. Désormais, des événements encadrés attirent des centaines de passionnés, réunis pour admirer les prouesses des spinneurs, qui n’hésitent pas à faire exploser leurs pneus pour offrir un spectacle époustouflant.
Le spinning est devenu une discipline de pilotage où les conducteurs font tourner leurs voitures en cercles à grande vitesse, souvent dans des espaces restreints. Il est devenu une partie importante de la culture urbaine sud-africaine, souvent associé à la musique hip-hop locale.
A lire aussi : Automobile : voici le nouveau leader de la production automobile en Afrique
Quand la passion brûle les pneus et les préjugés
Le spinning n’est pas seulement une affaire de vitesse et de dérapages contrôlés. C’est aussi un espace où les femmes comme Nalo Jivhuho, alias Dankie Darlie, font leur place dans un univers majoritairement masculin. Cette quadragénaire, qui alterne entre son rôle de professionnelle des ressources humaines et celui de reine des circuits, défie les stéréotypes en montrant que ce sport peut être une forme d’expression de la féminité. « Parfois, je spinne en robe ou en jupe », affirme-t-elle fièrement à TV5, marquant ainsi son territoire dans ce monde dominé par les hommes.
Un sport en pleine ascension soutenu par l’État
Le spinning est en plein essor et ne cesse de gagner en popularité. En juillet dernier, le ministre des Sports, Gayton Mckenzie, a déclaré vouloir faire du spinning l’un des sports les plus importants du pays. Avec l’ouverture de lieux dédiés comme celui de Monde Hashe à Johannesburg, ce sport est prêt à franchir les frontières sud-africaines et à s’imposer sur la scène internationale. Le spinning, autrefois méprisé et confiné aux zones urbaines pauvres, est désormais un symbole de la culture sud-africaine qui vibre au rythme des moteurs et des cris de la foule.