Le renforcement de la coopération militaire entre Israël et le Maroc inquiète dans la région. Selon un analyste, le royaume, avec cette collaboration, pourrait « écraser » le Front Polisario. Rabat continue d’irriter Alger.
Le journaliste indépendant algérien Abdou Semmar a donné des sueurs froides aux autorités sahraouies et algériennes. Dans une émission sur i24NEWS, en effet, il a mis en évidence l’impact de la coopération militaire entre le Maroc et Israël sur la région nord-africaine. Non sans insister sur la menace que représente ce rapprochement opéré sous l’égide de l’ancien Président américain, Donald Trump.
Changement des rapports de force au Maghreb
Le journaliste a évoqué une rencontre secrète, tenue par les plus hautes autorités algériennes, au sujet de cette coopération militaire. « L’Algérie se sent plus que jamais ciblée par cette alliance militaire naissante. Pour les dirigeants algériens, il n’y a aucun doute. Le Maroc veut faciliter le déploiement sur son territoire de forces armées israéliennes et veut acquérir des équipements israéliens très sophistiqués », déclaré l’homme de média.
M. Semmar va plus loin, révélant que le renseignement algérien a informé le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune d’un projet d’installation par le Maroc d’une base logistique de drones israéliens. Celle-ci devrait être implantée à Oujda, non loin de la frontière algérienne. Et d’ajouter que « du côté d’Alger, on est certain que le Maroc et Israël sont plus unis que jamais ». Mieux, relève-t-il, « les rapports de force sont en train de changer radicalement au Maghreb ».
Une implication militaire d’Israël qui favorise le Maroc
Pour Abdou Semmar, il ne fait aucun doute que « l’implication militaire d’Israël dans la région est en train de favoriser le Maroc ». Le journaliste algérien est d’avis qu’une escalade entre les deux voisins en Afrique du Nord serait inévitable. « Selon l’Algérie, un Maroc soutenu militairement par Israël pourrait écraser très facilement le Polisario et réaliser les velléités expansionnistes du Maroc dans la région », détaille-t-il.
Conscient de cette situation, dit-il, l’Algérie prend ses dispositions. D’ailleurs, il fait un lien avec la récente visite du chef d’état-major des armées algériennes, Saïd Chengriha, à Paris. Rappelant que l’Algérie avait comme fournisseur officiel la Russie, il indique que « les équipements russes ont prouvé leur inefficacité relative sur le front ukrainien ». Ce qui aurait poussé les dirigeants algériens, qui « ont pris peur », à vouloir « rééquilibrer les rapports de force avec le Maroc et son allié Israël en cherchant l’aide de la France ».
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