Au Soudan, un tribunal a condamné à mort une jeune femme pour avoir tué son mari alors qu’il la violait. Une campagne a été lancée pour que sa condamnation soit annulée.
Le juge d’Omdurman a confirmé la peine de mort pour Noura Hussein après que la famille de son mari a refusé d’accepter une compensation financière à la suite de la mort de ce dernier, poignardé pendant qu’il violait son épouse.
Des groupes de défense des droits humains demandent que sa condamnation soit annulée. Son cas a attiré l’attention générale sur les médias sociaux où une campagne appelée #JusticeforNoura a été lancée sur Twitter.
Mme Hussein, qui a aujourd’hui 19 ans, a été forcée de se marier à l’âge de 16 ans et avait tenté de s’enfuir. Elle aurait voulu terminer ses études et devenir enseignante. Elle s’était réfugiée chez sa tante, mais elle a ensuite été trahi par sa propre famille qui l’a ensuite rendue à son mari qui l’a ensuite violé avec l’aide de ses cousins.
Quand il aurait tenté de faire de même le lendemain, elle l’a frappé avec un couteau et l’a poignardé à mort.
Elle a ensuite couru se réfugier chez ses parents qui l’ont livrée à la police et le tribunal de la charia (loi religieuse islamique) a condamné Mme Hussein du meurtre avec préméditation le mois dernier et l’a officiellement condamnée à mort par pendaison, rapporte l’agence de presse Reuters. .
«Selon la charia, la famille du mari peut exiger une compensation financière ou la mort», a déclaré à l’agence Badr Eldin Salah, une militante de l’Afrika Youth Movement qui était dans la cour. « «Ils ont choisi la mort».
«Elle est toujours en état de choc après sa condamnation aujourd’hui», a déclaré le Dr Adil Mohamed Al-Imam, l’un des avocats de Hussein, à CNN. Al-Imam a fait don de ses services après que l’avocat d’origine de Hussein se soit retiré de l’affaire. Il a ajouté que Hussein avait été abandonnée non seulement par la loi, mais aussi par sa famille.
Amnesty International a déclaré que la condamnation à mort d’une femme pour «avoir tué son mari violeur en état de légitime défense» soulignait «l‘échec des autorités à s’attaquer au mariage des enfants, au mariage forcé et au viol conjugal». «Noura Hussein est une victime et la peine prononcée contre elle est un acte de cruauté intolérable» », a déclaré le représentant d’Amnesty Seif Magango. «Les autorités soudanaises doivent annuler cette condamnation manifestement injuste et faire en sorte que Noura soit jugée équitablement en tenant compte de ses circonstances atténuantes».