Soudan : une frappe aérienne de l’armée sur une mosquée fait 31 morts


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Au moins 31 personnes ont perdu la vie lors d’une frappe aérienne de l’armée sur une mosquée de la ville de Wad Madani, située dans le centre du Soudan, d’après un rapport d’un groupe pro-démocratie local. L’attaque a eu lieu « après les prières du soir » dans cette ville de l’État d’Al-Jazira, au sud de Khartoum.

C’est un communiqué du Comité de résistance de Wad Madani, qui coordonne l’entraide entre les habitants dans un pays ravagé par les conflits, qui  donné l’information. Les secouristes ont rencontré des difficultés pour identifier les victimes, plus de la moitié d’entre elles étant restées non identifiées, avec « des dizaines de restes de corps carbonisés et mutilés ». Le Comité a accusé l’armée d’avoir utilisé des « bombes barils », des engins explosifs rudimentaires.

Rivalités entre les différentes factions

La violence actuelle s’inscrit dans un contexte historique complexe. Le Soudan a longtemps été marqué par des luttes de pouvoir, des conflits ethniques et des soulèvements populaires. En avril 2019, un mouvement de protestation populaire a abouti au renversement du Président Omar el-Béchir, après des décennies de régime autoritaire. Cependant, la transition vers la démocratie a été chaotique, exacerbée par des rivalités entre les différentes factions militaires et politiques.

Depuis avril 2023, le Soudan est en proie à une guerre ouverte entre les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée nationale, menée par le général Abdel Fattah al-Burhane, le dirigeant de facto du pays. Les affrontements entre ces deux camps se sont intensifiés, notamment dans l’État d’Al-Jazira, désormais sous le contrôle des paramilitaires depuis fin 2023.

Réunir les belligérants autour d’une table de négociations

Face à la dégradation dramatique de la situation, des pourparlers ont été enclenchés pour tenter de trouver une solution à ce conflit dévastateur. Différentes initiatives de médiation, notamment par des acteurs régionaux et internationaux, visent à réunir les belligérants autour d’une table de négociations. Cependant, les avancées restent fragiles, et les parties peinent à s’accorder sur des conditions de paix.

Les deux camps sont accusés de crimes de guerre, ciblant délibérément des civils et entravant l’aide humanitaire. Ce conflit a déjà entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes et le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon les estimations de l’ONU.

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