Une délégation d’experts du Conseil de sécurité des Nations Unies est arrivée à Port-Soudan pour une visite de trois jours. Ce qui marque leur première visite depuis le début du conflit armé au Soudan il y a plus d’un an et demi. Cette délégation, selon l’agence de presse soudanaise Souna, a pour objectif d’évaluer la situation sécuritaire sur le terrain, dans un contexte de violence persistante et de tensions humanitaires croissantes. Les experts de l’ONU prévoient des discussions cruciales avec les autorités locales concernant l’application de la résolution 1591 de 2005, qui vise à rétablir la paix au Darfour, une région encore instable.
Nouvelle évaluation des mesures en place
Cette résolution, adoptée il y a près de deux décennies, impose diverses mesures pour stabiliser le Darfour, notamment des sanctions ciblées et un embargo sur les armes. Bien que la situation ait évolué depuis, les récentes violences et la reprise des hostilités dans certaines régions du Soudan, notamment au Darfour, ont rendu nécessaire une nouvelle évaluation des mesures en place. La délégation entend ainsi examiner de près les défis actuels à l’application de cette résolution. Non sans dialoguer avec les responsables de la sécurité soudanaise et les organisations locales.
Port-Soudan, devenue un lieu de refuge pour de nombreux déplacés fuyant les combats, a récemment pris une importance stratégique pour les autorités soudanaises et les acteurs internationaux. Les combats entre les factions militaires et les groupes rebelles ont forcé des centaines de milliers de civils à quitter leurs foyers. Ce qui a pour conséquence d’aggraver la crise humanitaire. Les représentants de l’ONU espèrent qu’une meilleure compréhension des conditions locales facilitera la recherche de solutions adaptées, tant sur le plan sécuritaire qu’humanitaire.
Garantir la sécurité des convois d’aide
Les discussions entre les experts de l’ONU et les autorités soudanaises aborderont aussi la question des violations présumées des droits humains et des crimes de guerre qui auraient été perpétrés dans le cadre du conflit. Le Conseil de sécurité souhaite obtenir des informations concrètes sur les allégations d’abus contre les populations civiles, en particulier au Darfour. Cette enquête pourrait mener à des sanctions renforcées et à des poursuites judiciaires contre les responsables des violences.
Par ailleurs, la délégation de l’ONU prévoit d’aborder les questions relatives à l’accès humanitaire. Plusieurs organisations internationales ont rapporté des difficultés à opérer dans certaines régions du Soudan en raison des blocages et des violences. Les experts examineront les possibilités de garantir la sécurité des convois d’aide et de faciliter l’acheminement des fournitures aux populations vulnérables, avec l’espoir d’atténuer la crise alimentaire et médicale qui frappe durement les déplacés.
Craintes d’un afflux massif de réfugiés
L’implication de la communauté internationale est perçue comme primordiale pour éviter une aggravation de la crise soudanaise, qui risque de déstabiliser toute la région. Les voisins du Soudan, notamment le Tchad et l’Égypte, suivent avec inquiétude l’évolution de la situation. Mieux, ils redoutent un afflux massif de réfugiés et une extension des violences au-delà des frontières soudanaises. La délégation de l’ONU entend donc inclure les préoccupations régionales dans son évaluation.
En incitant les acteurs locaux à trouver un consensus, l’ONU espère promouvoir une désescalade des tensions et la mise en place de mesures de stabilisation. Le Conseil de sécurité envisage de présenter un rapport détaillé à l’issue de la mission de terrain, qui servira de base pour de futures décisions. Selon plusieurs sources diplomatiques, ce rapport pourrait recommander des ajustements à la résolution 1591, notamment en matière de sanctions ciblées et d’embargos sur les armes, pour mieux répondre aux nouvelles réalités du conflit.