Al-Intibaha, le quotidien le plus populaire du Soudan, dont la diffusion a été interrompue pendant un mois par les services de sécurité lors des manifestations contre la hausse des prix du carburant, a été autorisé à paraître ce dimanche.
Al-Intibaha, le quotidien le plus populaire du Soudan peut enfin respirer. Il a été autorisé ce dimanche par les autorités à paraître après avoir été suspendu pendant un mois, fin septembre, par les services de sécurité lors des manifestations contre la levée des subventions sur le carburant, qui a fait grimper les prix de plus de 60%.
Al-Intibaba avait vivement critiqué la décision du gouvernement de lever les subventions sur les prix du carburant. « Je vais continuer à soulever les questions importantes, comme je le faisais avant », avait écrit dimanche Al-Tayeb Mustafa, le directeur du journal. « Dieu merci, nous sommes de retour », titrait l’éditorial du quotidien, dirigé par l’oncle du Président Omar el-Béchir. La chaîne pan-arabe Sky News Arabia, qui avait également été fermée, a pu recommencer à diffuser jeudi.
Censure et tentatives d’intimidation
De nombreux journalistes se sont plaints de la censure pendant ce vaste mouvement qui a troublé le pays, estimé comme l’un des plus important depuis l’arrivée au pouvoir d’Omar el-Béchir en 1989.
Le Comité pour la protection des journalistes, une organisation basée à New-York, a accusé le Soudan d’user de « censure et d’intimidation » pour faire en sorte que les journalistes ne dévient pas de la ligne officielle concernant ces manifestations.
Dans un discours au Parlement le 28 octobre, le Président soudanais Omar el-Béchir avait laissé entendre que la presse subirait moins de censure maintenant que la situation était « revenue à la normale » dans le pays. Le Soudan est 170e sur 179 dans le classement 2013 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. En Somalie, déjà 12 journalistes ont été assassinés dans l’année 2013. La Somalie est toujours considérée comme le pays le plus dangereux.