Les civils soudanais continuent de subir les lourdes conséquences des affrontements entre les forces du général Abdel Fattah Al Burhane et celles du général Mohamed Hamdane Daglo, surnommé Hemedti. En seulement deux jours, plus de 30 civils ont été tués et des dizaines d’autres blessés. Parmi les incidents les plus meurtriers, un bombardement sur une mosquée dans le camp de réfugiés d’Abou Chouk, près d’El-Fasher, le 11 octobre, suivi le lendemain d’une attaque sanglante contre un marché de Khartoum, la capitale soudanaise.
Attaque meurtrière sur le marché principal de Khartoum
Le samedi 12 octobre, une attaque visant le marché principal de Khartoum a causé la mort d’au moins 23 personnes et blessé plus de 40 autres, selon des témoins et un réseau de secouristes bénévoles, surnommé les « cellules d’intervention d’urgence ». Bien que l’attaque semble avoir visé des soldats des Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par Hemedti, ce sont principalement des civils qui en ont fait les frais. Les affrontements entre les forces rivales dans la capitale ont transformé Khartoum en un véritable champ de bataille, où la population reste constamment exposée aux violences.
Les « cellules d’intervention d’urgence » se battent pour apporter des secours aux victimes, fournissant des soins médicaux d’urgence, des évacuations et des colis alimentaires aux civils pris au piège dans ce conflit incessant. Leur travail est crucial, car les combats entre les forces d’Al Burhane, commandant en chef de l’armée soudanaise, et celles d’Hemedti, chef des paramilitaires des FSR, plongent la population dans une détresse grandissante.
Bombardement d’une mosquée à Abou Chouk
Le vendredi 11 octobre, un bombardement a frappé le camp de réfugiés d’Abou Chouk, situé près d’El-Fasher, dans la province du Darfour du Nord. La mosquée du camp a été ciblée par les FSR, faisant 10 morts parmi les civils et un nombre indéterminé de blessés. Cette attaque ajoute une tragédie supplémentaire à la longue série de violences qui accablent la région du Darfour, déjà dévastée par des décennies de conflits.
Depuis le début de la guerre civile, en avril 2023, le Soudan a enregistré plus de 9 000 morts, selon les estimations de l’ONU. Des dizaines de milliers d’autres personnes ont été blessées, tandis que plus de 5,4 millions de personnes ont été déplacées. Elles cherchent refuge tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, notamment au Tchad, en Égypte et au Soudan du Sud. Le pays traverse également une crise humanitaire de grande envergure, avec près de 25 millions de Soudanais ayant besoin d’une aide d’urgence.
Un appel urgent à l’aide humanitaire
Les infrastructures de santé, déjà fragilisées avant le conflit, sont désormais en ruines, avec des hôpitaux détruits ou fermés, une pénurie de médicaments et un manque de personnel médical. De nombreuses organisations humanitaires, dont Médecins Sans Frontières (MSF), ont lancé des appels pressants aux belligérants pour qu’ils garantissent un accès sécurisé aux zones de guerre, afin de fournir des soins et de la nourriture aux populations coincées dans les combats.
La situation humanitaire au Soudan est de plus en plus alarmante. MSF a exhorté les belligérants à épargner les civils et à permettre un accès humanitaire dans les zones de conflit, où les conditions de vie se détériorent chaque jour. L’organisation dénonce la situation comme un véritable « cauchemar » pour les Soudanais, qui sont les victimes directes d’un conflit dont les répercussions sont ressenties à l’échelle nationale.