Au Soudan, un tribunal avait condamné à mort Noura Hussein pour avoir tué son mari alors qu’il la violait. Sa peine a été commuée en appel à cinq ans de prison. Les organisations internationales avaient lancé de nombreuses actions et pétitions de soutien.
Mardi 26 juin, une cour d’appel a annulé la peine de mort qui avait été requise en première instance, en mai dernier, contre Noura Hussein, une jeune Soudanaise mariée à 16 ans et condamnée pour avoir tué son mari alors, qu’il tentait de la violer.
En première instance, le juge avait prononcé la peine de mort pour Noura Hussein après que la famille de son mari a refusé d’accepter une compensation financière à la suite de la mort de ce dernier, poignardé pendant qu’il violait son épouse. Mais des groupes de défense des droits humains ont demandé que sa condamnation soit annulée. Son cas a attiré l’attention générale sur les médias sociaux où une campagne appelée #JusticeforNoura a été lancée sur Twitter.
Mme Hussein, qui a aujourd’hui 19 ans, a été forcée de se marier à l’âge de 16 ans et avait tenté de s’enfuir. Elle aurait voulu terminer ses études et devenir enseignante. Elle s’était réfugiée chez sa tante, mais elle a ensuite été trahi par sa propre famille qui l’a rendue à son mari qui l’a ensuite violé avec l’aide de ses cousins.
Quand il aurait tenté de faire de même le lendemain, elle l’a frappé avec un couteau et l’a poignardé à mort.
Elle a ensuite couru se réfugier chez ses parents qui l’ont livrée à la police et le tribunal de la charia (loi religieuse islamique) a condamné Mme Hussein du meurtre avec préméditation le mois dernier et l’a officiellement condamnée à mort par pendaison, rapporte l’agence de presse Reuters. .
« Selon la charia, la famille du mari peut exiger une compensation financière ou la mort », a déclaré à l’agence Badr Eldin Salah, une militante de l’Afrika Youth Movement qui était dans la cour. « « Ils ont choisi la mort ».
Amnesty International a déclaré que la condamnation à mort d’une femme pour « avoir tué son mari violeur en état de légitime défense » soulignait « l’échec des autorités à s’attaquer au mariage des enfants, au mariage forcé et au viol conjugal ». « Noura Hussein est une victime et la peine prononcée contre elle est un acte de cruauté intolérable » », a déclaré le représentant d’Amnesty Seif Magango. « Les autorités soudanaises doivent annuler cette condamnation manifestement injuste et faire en sorte que Noura soit jugée équitablement en tenant compte de ses circonstances atténuantes ».
« La cour d’appel a annulé la sentence de mort et a condamné la [jeune femme] à cinq ans de prison » et à une amende de 337 500 livres soudanaises (16 000 euros), a précisé mardi son avocat, Al-Fateh Hussein à l’AFP.