Soudan-Ouganda, l’union sacrée


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Drapeau du Soudan
Drapeau du Soudan

Après des années de relations diplomatiques tendues, le Soudan et l’Ouganda s’allient contre un ennemi commun : l’Armée de Résistance du Seigneur. Ce mouvement rebelle qui sévit à la frontière nord de l’Ouganda pourrait bien être pris entre deux feux.

Signe visible d’un réchauffement des relations entre Khartoum et Kampala, le président ougandais Museveini visitait mercredi la province de Gulu à la frontière du Soudan. Après les attaques des rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA ou Lord resistance army ) – qui ont encore fait trois morts dimanche dernier – il s’agit pour le chef de l’Etat de montrer sa détermination. Pour la première fois depuis 16 ans, l’Ouganda a décidé d’en finir avec le mouvement armé du leader chrétien Joseph Kony. Et pour l’épauler, il jouit désormais de la bienveillance de son voisin soudanais.

Tout a commencé le 20 mars dernier par une violente attaque des forces de la LRA dans le Sud Soudan. La deuxième en un mois. Bilan des pertes : 22 morts dans les rangs de l’armée soudanaise et la vie d’un capitaine ougandais. Karthoum refuse de laisser le crime impuni et autorise alors les forces ougandaises à prendre position dans la région. L’armée de Kampala a jusqu’au 2 avril pour se déployer jusqu’à Juba, à 100 km à l’intérieur des terres soudanaises. Une révolution dans les relations entre les deux pays.

À l’ombre de la guerre civile

Pendant longtemps, Karthoum et Kambala se sont mutuellement accusés de soutenir les mouvements rebelles qui contestaient chacun des deux gouvernements. Le Soudan soutenait la LRA, tandis que l’Ouganda prêtait main-forte à l’Armée de libération des peuples du Soudan (SPLA), les rebelles animistes et chrétiens du Sud en guerre contre Karthoum. Depuis les accords de Nairobi en 1999, les deux gouvernements se sont cependant engagés à cesser ce petit jeu d’influence. Mais la situation restait tendue. Cette fois-ci, l’accord est clair : l’Ouganda s’engage à ne pas se mêler du conflit inter-soudanais et Karthoum offre en échange son aide pour en finir avec la LRA.

 » Nous les frappons et l’armée ougandaise les frappe. Ils vont être battus sur deux fronts « , s’exclame avec assurance le chargé d’affaires de l’ambassade soudanaise à Kampala, Mohammed Surajedin. Le but affiché par les deux armées est la capture de Joseph Kony et la libération des enfants enlevés par la LRA. En seize ans de guerre civile, le mouvement rebelle a kidnappé plus de 12 000 enfants. 3 000 d’entre eux ont déjà été récupérés par Karthoum avec l’aide de l’Unicef et doivent bientôt rejoindre l’Ouganda. En attendant les autres.

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