Les forces de l’ordre soudanaises ont tiré des grenades lacrymogènes, ce samedi 25 décembre, près du palais présidentiel à Khartoum, pour réprimer une manifestation contre l’accord signé entre le Premier ministre Abdallah Hamdok et le commandant Abdel Fattah Al-burham.
Les forces vives du Soudan sont loin d’accepter l’accord signé entre Abdallah Hamdok et le commandant Abdel Fattah Al-burham. Ce samedi 25 décembre, ils étaient des milliers à battre le macadam. Internet avait été coupé de même que la communication téléphonique. « Pas de négociation » avec l’armée, « les militaires à la caserne », sont parmi les slogans scindés par ces manifestants qui s’approchaient « du palais présidentiel, où siègent les autorités de la transition », témoigne une source sur place.
Pour disperser cet énième mouvement de contestation, « les forces de l’ordre ont fait usage de grenades lacrymogènes », ajoute-t-elle. Outre la capitale soudanaise, des manifestations ont été signalées à Madani, une ville située dans la façade Sud du pays. A la veille de ces manifestations, les autorités municipales de Khartoum ont rappelé aux organisateurs que « s’approcher ou s’en prendre à des bâtiments de souveraineté stratégique est puni par la loi ».
Le dimanche 19 décembre, la police soudanaise a fait usage de gaz lacrymogène contre une manifestation aux abords du palais présidentiel. Après la répression de cette manifestation, le rassemblement des professionnels avait, sur sa page Facebook, appelé l’armée à « se ranger du côté du peuple et à faire face à toute tentative de saboter le rassemblement ». Depuis le 25 octobre, le Soudan est le théâtre de protestations et de manifestations contre le coup d’Etat mené par l’armée, qui a proclamé l’Etat d’urgence, la dissolution du Conseil de souveraineté, entre autres mesures.
Le 19 novembre dernier, le Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’Homme (HCDH) a haussé le ton, dénonçant l’usage des tirs « sur de grandes foules de manifestants non armés », qui selon lui, « vise clairement à étouffer l’expression de la dissidence publique et constitue des violations flagrantes du droit international et des droits humains ».