La Soudanaise chrétienne Meriam Yahia Ibrahim Ishag, qui avait été libérée après avoir été condamnée à mort pour apostasie (le fait de changer de religion), a de nouveau été interpellée alors qu’elle tentait de fuir le pays. Elle est toujours interrogée, ce mercredi, par la police soudanaise.
Elle n’aura pas eu le temps de savourer sa liberté. Dès sa libération, elle a été de nouveau arrêtée à l’aéroport de Khartoum, en compagnie de son mari et de ses deux enfants, alors qu’elle tentait de fuir le pays. Meriam Yahia Ibrahim Ishag, 26 ans, n’est pas en état d’arrestation mais est interrogée dans un poste de police sur l’authenticité d’un document de voyage délivré par le Soudan du Sud, a indiqué son avocat à l’AFP Me Mohanad Mustafa.
Son mari, qui a la nationalité américaine, et ses deux enfants, dont un nourrisson né en détention, sont avec elle. « On ignore combien de temps l’enquête de la police va durer », a précisé l’avocat, refusant d’indiquer quel était son pays de destination.
Meriam Ishag a été retenue par des agents de la sécurité nationale à l’aéroport de Khartoum, alors qu’elle tentait de quitter le Soudan mardi après-midi, mais a été ensuite transférée vers un poste de police. Son cas a soulevé une vague d’indignation dans le monde. Des pays occidentaux comme la France, les Etats-Unis, avaient réclamé sa libération.
Après l’annonce de sa condamnation à mort le 15 mai dernier, une Cour d’appel avait décidé lundi sa libération de la prison pour femmes où elle était détenue avec ses enfants, mais elle avait dû se cacher à sa sortie, en raison de menaces de la part d’extrémistes. Meriam Yahia Ibrahim Ishag est née dans l’Etat de Gedaref (est) le 3 novembre 1987. Son père de confession musulmane a abandonné la maison familiale alors qu’elle avait 5 ans, laissant sa mère, chrétienne orthodoxe, l’élever, selon un communiqué de l’archevêché catholique de Khartoum, qui a précisé qu’elle était devenue catholique juste avant d’épouser Daniel Wani fin 2011.
De leur côté, les Etats-Unis avaient signifié qu’ils étaient prêts à accueillir la jeune Soudanaise et son mari ainsi que leurs enfants, s’ils remplissaient toutes les conditions requises. Bien qu’elle soit libérée officiellement, Meriam Ishag ne semble pas au bout de ses peines.