Les manifestations étudiantes au Soudan sont récurrentes ces derniers temps. Les étudiants de l’université de Khartoum ont une fois de plus manifesté contre la vie chère mercredi, pour la cinquième journée consécutive .
Les étudiants soudanais restent déterminés à en découdre avec le régime. Ils ont manifesté mercredi pour la cinquième journée consécutive contre la hausse du coût de la vie. Le rassemblement a eu lieu aux alentours de l’université de Khartoum. « Khartoum, soulève-toi! » « Le peuple veut changer le régime! » « A bas le régime », scandaient-ils.
Les mesures prises par le président Omar el-Bachir les a particulièrement mis en colère. Il a annoncé lundi des suppressions de poste dans le secteur public, l’augmentation du carburant ainsi que la fin des subventions. La police est rapidement intervenue pour mettre fin au rassemblement qu’elle a dispersé en tirant des grenades de gaz lacrymogènes.
Effondrement de l’économie
Depuis janvier 2011, les étudiants soudanais ont multiplié les manifestations contre le régime. Un étudiant de la faculté de Khartoum, Mohammed Abdulrahman, avait même été tué lors d’une manifestation violemment réprimée par la police le 10 janvier. C’est à la même période que l’Egypte a entamé son soulèvement contre le régime de Hosni Moubarak.
Les protestataires avaient répondu à l’appel lancé sur Facebook par le groupe « 30 janvier ». Le groupe qui comptait 17 000 membres n’hésita pas à qualifier Mohammed Abdulrahman de « martyr », le comparant à un autre étudiant tué en octobre 1964 lors du soulèvement populaire qui avait renversé le régime militaire au pouvoir.
Le pays est le théâtre de multiples manifestations contre la vie chère même si elles ne prennent pas d’ampleur pour autant. Les étudiants veulent élargir la contestation mais ils se heurtent à la répression des forces de l’ordre. Le Soudan est très mal en point : le pays a perdu les trois quarts de ses revenus pétroliers depuis que le Soudan du Sud a pris son indépendance et l’inflation a atteint des taux records accompagné d’une chute de la monnaie. Le pays peine à retrouver ses marques depuis sa sécession avec le Soudan du Sud.
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