Les manifestations et les résistances se multiplient dans les villes d’Oum d’Ormane et Khartoum après le putsch orchestré par l’armée, le 25 octobre dernier. Ces actions citoyennes sont menées par les Soudanais, conduits par le comité des résistants qui appelle au transfert du pouvoir aux civils.
Une dizaine de manifestations ont déjà été organisés par les Soudanais depuis le 25 octobre, après la dissolution du gouvernement par le général, Abdel Fattah al-Burhan. Les manifestants dénoncent « la conservation du pouvoir par l’armée ». La dernière en date est celle du samedi 13 novembre, alors qu’ils sont descendus dans les rues de Khartoum et Oum d’Ormane pour exprimer leur indignation. Ils exprimaient leur ras-le-bol après la nomination des militaires au conseil de souveraineté. Cette manifestation s’est soldée par une violente répression qui a causé la mort de « 22 personnes en plus de 215 blessés, dont 112 par balles réelles », a déclaré le Comité des médecins soudanais
« Des Soudanais ont battu le macadam pour exprimer leur colère face à la conservation du pouvoir par l’armée. Munis de banderoles, les manifestants scandaient des slogans appelant au retour de la démocratie », a témoigné un confrère sur place. Cette manifestation a connu la participation de « plusieurs femmes », ajoute-t-il. Après la répression du soulèvement du samedi, les comités anti-putsch sont loin de croiser les bras. Ils comptent organiser une nouvelle mobilisation, ce mercredi 17 novembre, apprend-on.
Une nomination de trop !
Le jeudi dernier, le général Abdel Fattah al-Burhan a nommé les nouveaux membres du conseil de souveraineté constitués en majorité par les militaires. Parmi les nommés, on note sa conservation de la présidence de cette structure et la conservation de la vice-présidence par le général Mohammed Hamdan Dogolo, qui fait l’objet de plusieurs accusations d’exactions contre les civils en 2019. Cette nomination a été la goutte qui a fait déborder le vase, alors que des voix appellent au transfert du pouvoir aux civils. Jeudi, des Soudanais sont descendus dans les rues de Khartoum pour dénoncer cette énième dérive du général Burhan.