Le Premier ministre soudanais Abdallah Hamdok a annoncé, dimanche soir, sa démission de son poste suite à la persistance des manifestations contre la signature d’un accord avec le général Abdel Fattah Al-burhan.
C’est dans un discours télévisé diffusé sur la chaîne nationale que le Premier ministre soudanais a annoncé sa démission. « J’ai décidé de présenter ma démission pour céder la place et remettre cette responsabilité entre les mains du peuple soudanais », a dit Abdallah Hamdok. Destitué par les militaires après le putsch 25 octobre 2021, Abdallah Hamdok a été rétabli à la suite de l’accord signé entre lui et le général Abdel Fattah Al-Burhan.
« J’ai tenté de mon mieux d’empêcher le pays de glisser vers la catastrophe, alors qu’aujourd’hui, il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie (…) au vu des conflits entre les composantes civile et militaire de la Transition. Malgré tout ce qui a été fait pour parvenir à un consensus (…) cela ne s’est pas produit », a-t-il expliqué dans son discours.
Depuis le 21 novembre, le Soudan fait face à la montée des contestations. Les Forces vives soudanaises exigeant la reprise du pouvoir par les civils : « Pas de négociation, ni de partenariat avec les putschistes », ont insisté les manifestants après la retransmission en direct de la cérémonie de la signature de cet accord. Et depuis, c’est l’escalade avec des affrontements entre manifestants et forces de sécurité.
Le 31 décembre 2021, le Comité des médecins, faisant un état des lieux de la répression des manifestations, précisait, dans un communiqué de presse, que « le bilan des martyrs du coup d’Etat, depuis le 25 octobre dernier, s’est alourdi à 52 morts ». Quelques heures avant la démission du Premier ministre, deux personnes sont mortes suite à la répression d’une nouvelle mobilisation, a annoncé le Comite des médecins du Soudan.