Soudan : le musée national de Khartoum victime d’un pillage inédit


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Empire de Napata et Méroé
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Les autorités soudanaises confirment le pillage du musée national de Khartoum.

Le patrimoine culturel du Soudan est en danger. Le musée national de Khartoum, une institution abritant des trésors inestimables de l’histoire de la vallée du Nil, a récemment été la cible d’un vaste pillage. Après des semaines de rumeurs, les autorités soudanaises ont finalement confirmé les faits. Ce vol massif, orchestré en plein conflit armé entre les Forces de soutien rapide et l’armée soudanaise, menace de faire disparaître une partie de l’héritage culturel du pays.

Le silence brisé : confirmation officielle du pillage

Après plusieurs semaines d’incertitude, les responsables des musées et de l’archéologie soudanais ont levé le voile sur le pillage du musée national de Khartoum. Selon leurs déclarations, des camions transportant des objets volés ont été repérés par imagerie satellite en direction du Sud-Soudan. Ce musée, le plus important du pays, renferme plus de 100 000 pièces historiques allant de la préhistoire à l’époque islamique. Le silence prolongé des autorités sur cet acte a laissé place à la colère et à l’inquiétude au sein de la population.

Les Forces de soutien rapide, qui contrôlent une grande partie de la capitale Khartoum, sont accusées d’avoir orchestré ce pillage en pleine guerre civile. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des combattants armés posant fièrement à l’intérieur du musée, au milieu de momies et d’objets antiques. Des responsables soudanais et des archéologues locaux dénoncent un acte de vandalisme non seulement contre la culture locale, mais contre l’humanité toute entière.

Les marchés illicites en ébullition

Les objets volés ne sont pas restés cachés bien longtemps. Ghalia Jar Al-Nabi, directrice de la Commission nationale des vestiges, a confirmé que certaines pièces avaient déjà été mises en vente, notamment à la frontière du Sud-Soudan. Pire encore, des rumeurs circulent concernant des ventes illégales sur le darknet et même sur des plateformes comme eBay, aggravant la perte irrémédiable de ces trésors.

Face à l’ampleur du désastre, l’UNESCO s’est immédiatement manifestée, exprimant une « vive préoccupation » concernant le pillage des musées et sites archéologiques soudanais. L’organisation a rappelé que les parties en conflit ont l’obligation de respecter le droit international humanitaire, interdisant l’utilisation des biens culturels à des fins militaires. En plus d’avoir alerté les institutions internationales telles qu’Interpol, l’UNESCO multiplie les actions pour protéger le patrimoine soudanais, notamment par la surveillance satellitaire et des formations destinées aux forces de l’ordre.

L’impact sur la mémoire collective du Soudan

Pour les Soudanais, ce pillage ne se limite pas à la perte de simples artefacts. Comme l’a souligné Ikhlas Abdellatif, conservatrice du musée national, il s’agit de la « mémoire humaine » qui est en jeu. Ces objets, témoins du passé glorieux du Soudan, de ses civilisations et de sa diversité culturelle, représentent bien plus que des reliques historiques. Leur disparition menace l’identité culturelle du pays, déjà fragilisée par des décennies de guerre et d’instabilité politique.

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