Le Soudan, en proie à une guerre civile depuis plus d’un an, a été hier le théâtre d’une nouvelle escalade de violence. Le général Abdel-Fattah Burhan, chef de l’armée soudanaise, a échappé de justesse à une attaque de drone. L’incident s’est produit lors d’une cérémonie militaire à Gebeit, dans l’est du pays et a coûté la vie à cinq personnes. Il met en lumière la fragilité de la situation sécuritaire et les tensions persistantes entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR).
Alors que des pourparlers de paix se profilent en Suisse, la route vers la stabilité reste incertaine.
Détails de l’attaque
L’attaque de drone a eu lieu dans la ville de Gebeit, à l’est du Soudan, après une cérémonie militaire. Les autorités ont déclaré que deux drones ont attaqué, tuant cinq personnes mais épargnant le général Burhan. Des vidéos diffusées par Al Araby TV montrent la panique qui a suivi. Des personnes couraient dans toutes les directions sur une route poussiéreuse et regardaient vers le ciel alors que les drones frappaient.
Un contexte de guerre civile
Depuis plus d’un an, le Soudan est plongé dans une guerre civile. Ce conflit oppose l’armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire puissant dirigé par le général Mohammed Hamdan Daglo. Les combats se concentrent principalement dans la capitale Khartoum. Une situation qui contraint les chefs militaires à opérer depuis l’est du pays, près de la côte de la mer Rouge. L’attaque de drone contre le général Burhan souligne les risques continus auxquels sont exposés les leaders militaires, même loin des zones de conflit principales.
Réactions et implications politiques
Le général Burhan, réagissant à l’attaque, a fermement déclaré que l’armée ne reculerait pas, ne se rendrait pas et ne négocierait pas avec les paramilitaires. Cette déclaration intervient à un moment critique, alors que des pourparlers de cessez-le-feu, soutenus par les États-Unis et l’Arabie saoudite, se profilent en Suisse. Le ministère soudanais des Affaires étrangères a exprimé son désir de participer à ces négociations. Cependant, le général Burhan insiste sur le fait que toute discussion doit reconnaître et consulter le gouvernement soudanais.
Les défis humanitaires
Le conflit a eu des conséquences humanitaires catastrophiques. Plus de 4,6 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers. Parmi elles, plus de 3,6 millions ont trouvé refuge à l’intérieur du Soudan et plus d’un million ont traversé les frontières vers les pays voisins. Les infrastructures du pays sont ravagées, et la famine menace de nombreuses régions. La récente attaque à Gebeit n’est qu’un exemple parmi d’autres des violences qui frappent régulièrement les civils.
Perspectives de paix
Les perspectives de paix restent incertaines. Les Forces de soutien rapide contrôlent une grande partie de la capitale Khartoum et plusieurs régions stratégiques. Elles surveillent également les bases militaires dans l’État du Sennar et des parties du Darfour. Les discussions à venir à Genève représentent une lueur d’espoir. Toutefois, leur succès dépendra de la volonté des deux parties à s’engager sincèrement dans un processus de paix.