Le chef du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, est en Égypte. Sur place, le chef de l’armée a rencontré le Président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi.
C’est ce mardi que le chef du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, a entamé une visite en Égypte. Il s’agit de la première visite à l’étranger du dirigeant, depuis le début des affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide. Des combats qui ont éclaté au mois d’avril dernier. Al-Burhan est en Égypte pour parler du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays.
Question de développement au Soudan
« Le Président Abdel Fattah al-Sissi a rencontré le chef du Conseil de souveraineté de transition au Soudan et le commandant en chef des forces armées, le lieutenant-général Abdel Fattah Al-Burhan », a rapporté l’agence de presse officielle d’Égypte. Précisant que la rencontre a eu lieu « à l’aéroport international d’El Alamein », à l’Ouest du pays. Al-Burhan va aussi aborder avec Al-Sissi la question de « développements au Soudan ».
Depuis le 15 avril dernier, de violents combats opposent l’armée dirigée par Abdel Fattah Al-Burhan aux forces de soutien rapide dirigées par Muhammad Hamdan Dagalo dit Hemedti. Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les hostilités. Ce qui, au départ, était une divergence politique a débouché sur un conflit armé des plus violents. Depuis le début du conflit, plusieurs accords de cessez-le-feu ont été signés, mais aussitôt violés.
100 000 enfants sont menacés de famine
Le conflit soudanais a fait plus de 3 000 morts et des milliers de blessés parmi la population civile. Selon l’Organisation Internationale des Migrations, le conflit a déplacé près de 4 millions de personnes. Nombre de ces réfugiés se retrouvent dans des pays voisins comme le Tchad où ils sont menacés de catastrophes humanitaires. Parmi ces populations déplacées, près de 100 000 enfants sont menacés de famine.
Selon l’UNICEF, plus de 400 enfants ont été tués et 2000 autres blessés, depuis le début du conflit au Soudan. Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ont indiqué que plus de 20 millions d’habitants font face à une situation de crise alimentaire suite à la poursuite des affrontements militaires au Soudan.
Le conflit « menace d’emporter tout le pays »
Vendredi, l’ONU a alerté que « cette guerre alimente une urgence humanitaire aux proportions épiques ». Selon le coordinateur des Nations Unies pour les Affaires humanitaire, Martin Griffiths, « ce conflit qui s’étend – ainsi que la faim, les maladies et les déplacements de population qu’il entraîne – menace désormais d’emporter tout le pays ». Selon le responsable onusien, « plus les combats se prolongent, plus leur impact est dévastateur ».
Notons que le voyage d’Abdel Fattah Al-Burhan intervient deux jours des mises en gardes de Khartoum contre Washington. Ce, après une sortie de l’Ambassadeur des États-Unis au Soudan. John Godfrey avait estimé que les belligérants « doivent mettre fin au conflit et transférer le pouvoir à un gouvernement civil de transition ». Le diplomate est d’avis que les deux camps « ont démontré qu’ils n’étaient pas aptes à gouverner », le Soudan.
« Position incohérente et viciée » des États-Unis
Des propos qui « vont à l’encontre des exigences de la courtoisie diplomatique, du professionnalisme et du respect mutuel de la souveraineté ». Et selon le ministère soudanais des Affaires étrangères, « ces déclarations reflètent le manque de respect de l’ambassadeur américain pour le peuple soudanais et son indépendance… L’armée soudanaise défend le pays et son peuple contre une milice terroriste et criminelle ».
« Nous attendons de l’ambassadeur américain et du gouvernement de son pays qu’ils corrigent cette position incohérente et viciée », a indiqué Khartoum. « L’ambassadeur se démarque des déclarations qui contreviennent aux normes et aux règles diplomatiques et qui ne contribuent pas à mettre fin à la crise dans notre pays », poursuit la diplomatie soudanaise. Washington n’a toujours pas réagi aux reproches faits par Khartoum.